Avec un titre pareil, on savait à quoi s’attendre. Dans le clip de l’électrique “Rub”, on dénombre au bas mot un organe génital féminin par plan. Polymorphe, il prend la forme de rocher ou de sucette ; sans parler du festival des boobs, autres stars incontestées du spectacle. On en attendait pas moins de la parraine du queer, éternelle reine de l’électro-punk et de la provoc’ intelligente.
Car ce qui est magistral avec la canadienne – et ce clip l’illustre parfaitement – c’est la ré-appropriation sexuée du corps des femmes (et non pas de LA femme). Si certains diront que le sexe fait toujours aussi vendre, chez Peaches, la mise en scène du sexe, loin d’être un asservissement, est une libération. On est très, très loin de la soupe porno médiatique lisse qu’on nous sert à chaque dîner. Là, le sexe, érotique, queer et drôle a du goût.
Sur les rythmes tribaux ensorcelants dont elle a le secret, Peaches choisit de mettre en scène des femmes. Que des femmes. Des minces, des grosses, des bizarres, des trans. Une armée de ménades queer et conquérantes. D’ailleurs, quand nous l’avions rencontré l’été dernier, elle nous racontait avec des étoiles dans les yeux la genèse orgiaque de ce clip :
“On en a tourné un clip dans le désert, avec une quarantaine de femmes. Que des femmes, de la technique à la réalisation en passant par les actrices et le staff. C’était une expérience assez particulière, comme si l’on faisait partie d’une même communauté.” Elle poursuit : “On était tout le temps nues et c’était très naturel. On se matait les unes les autres, on se complimentait sur les jambes d’une telle, sur la poitrine d’une autre. Toutes les femmes étaient différentes et belles. C’était génial de tourner ce clip !”
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Tu m’étonnes :
Vous avez aimé le clip “Rub“ ? Et bien sachez pour chaque titre de son album éponyme, Peaches a concocté un court métrage de dingue. Conseil chronophage mais avisé : regardez-les tous.