Plus que la « simple » perte de leur terrain, c’est à un défi d’envergure qu’a dû faire face l’équipe du festival nantais Paco Tyson : celui de remonter un festival en deux semaines. Un projet fou, que se sont lancé, dans l’urgence, les organisateurs afin de préserver leur festival, et garantir une troisième édition à leur public. Car au départ, le festival devait se tenir dans ses conditions habituelles : sur un terrain à proximité de Nantes, en plein air et sous quatre chapiteaux. Seulement, les organisateurs ont vu le lieu qu’ils avaient réservé leur filer entre les doigts.
À l’origine de l’histoire, un problème administratif : « après l’édition 2018, on a appris qu’on devait changer de terrain », explique Nicolas Viande, co-organisateur de l’évènement. « On en a trouvé un nouveau à la rentrée, et on a pu commencer à booker des artistes, annoncer le festival et mettre les places en vente, au mois de décembre. Le problème est arrivé mi-février : alors qu’on avait un accord de principe, un couac administratif nous a fait perdre le lieu. »
Une nouvelle difficile, le Paco Tyson devant se tenir du 18 au 21 avril. « En si peu de temps, on ne pouvait pas se permettre de trouver un autre lieu exploitable, et on se refusait à annuler purement et simplement le festival », développe Julien Laffeach, autre gérant de l’évènement.
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C’est confirmé : le Paco Tyson est là pour rester
Pour quiconque a déjà organisé un évènement musical d’ampleur, la réussite du projet peut sembler tenir du miracle. Dans l’urgence, Nicolas et Julien décident de dispatcher les concerts prévus dans différents lieux de Nantes : « On s’entend bien avec le Warehouse, qui avait gentiment pris la décision de ne rien programmer le vendredi où le festival commençait. », expliquent les organisateurs. « Alors justement, on a profité du créneau pour y déplacer les artistes de notre scène techno. Quentin [Schneider, directeur artistique de la salle] a même accepté de décaler dans le temps ses autres soirées, pour qu’on puisse investir le lieu sur toute la durée du festival. » Le festival a également reçu le soutien de ses fans sur les réseaux sociaux, lançant le hashtag #voteztyson.
En convaincant également le Lieu Unique, le CO2 et l’Alter Café, les organisateurs parviennent, en deux semaines, à trouver un endroit pour la quasi-totalité des artistes qu’ils avaient programmé. « On a perdu cinq artistes, mais ils seront remplacés et le festival pourra bien avoir lieu, même si cette édition sera forcément spéciale par rapport aux précédentes », ajoute Julien.
Pour l’équipe cette mésaventure est loin de signer la mort du festival, ni même de son édition 2019 : « On a pas simplement déplacé les artistes, chaque lieu accueillera une programmation cohérente, comme on avait prévu de le faire à l’origine. C’est sûr, ça n’aura pas la même saveur que ce qui était prévu, surtout parce que les concerts auront lieu à l’intérieur, mais ça reste le Paco. », explique Nicolas.
En remboursant les tickets de tous les festivaliers qui avaient déjà pris leur place, et en mettant en place des tarifs différents de ceux du festival pour chaque soirée, les organisateurs font preuve de compréhension envers leur public. « Des gens vont peut-être ne plus vouloir venir, mais les scénographies seront similaires à celles qu’on avait prévu à la base, et on va organiser des choses à côté, notamment des évènements dehors, en journée, pour retrouver l’ambiance du festival. », ajoute l’équipe, qui a déjà mis en place une soirée gratuite le jeudi 18 au Lieu Unique. « On travaille déjà sur l’édition 2020, qui reprendra le déroulement de nos dernières éditions. », concluent les organisateurs, qui terminent encore d’organiser l’évènement de cette année.
Toutes les informations sont à retrouver sur le site et la page Facebook de l’évènement.