À Dark Meat City, les apparences sont souvent trompeuses. Lorsqu’Angelino, après un accident de scooter, commence à percevoir la réalité de la société là où d’autres ne voient que des hallucinations liées à sa mésaventure. Et si le monde était régi par des créatures venues d’ailleurs capables de prendre une apparence humaine ? Inspiré de l’âge d’or de la science-fiction américaine et de la ville de Los Angeles, Mutafukaz rend compte d’un phénomène croisé entre Les Envahisseurs et GTA: San Andreas, appuyé par sa musique, allant du classique à l’électro en passant par le reggaeton.
« Mutafukaz, c’est un projet assez métissé, et j’ai des références très à l’ancienne qui rappellent les bandes-annonces des vieux films des années 50. Je voulais une approche électro pour rendre ça moderne, une approche hip-hop aurait été trop téléphonée », explique Run, auteur de l’œuvre originale et réalisateur de son adaptation. Pour mettre en musique son film, co-réalisé par Shojiro Nishimi – membre de l’équipe derrière Akira et Amer Béton –, il fait appel à The Toxic Avenger et Guillaume Houzé. Une collaboration qui rythme aussi bien le film qu’elle s’écoute en tant qu’album à part entière ; comme le scénario, elle commence calmement avant que la musique de The Toxic Avenger ne secoue toute l’ambiance mise en place et crée une rupture.
Couronnés du prix Gerardmer de la meilleure musique originale, les 20 tracks qui composent la collaboration ont assurément poussé The Toxic Avenger à sortir de sa zone de confort, en délaissant une production à mi-chemin entre la synthwave et le dub pour préférer une composition plus orchestrale. Que l’artiste justifie avec humour : « On me dit depuis pas mal de temps déjà que je fais de la musique cinématographique. J’ai voulu vérifier si c’était vrai. » Ce qui n’empêche pas de retrouver sa patte sur certains morceaux, dont « Under Siege », « Palm Hill Rules » ou le sublime « Luna », préféré de Run, où il parvient à un efficace compromis. Comme un patchwork, l’album réserve aussi quelques surprises, comme le chant hispanique de Carlos Milan Rosa sur « De La Calle Mutafuka’ ». Disponible depuis le 18 mai sur toutes les plateformes de streaming, la bande originale se paye également une sortie en format physique ce mercredi, jour de la sortie du film en salles. L’album est à découvrir ici :