Autechre, Orbital, Ken Ishii, les pères fondateurs de Détroit (Juan Atkins, Kevin Saunderson, Derrick May), Giorgio Moroder, Joey Beltram et Surgeon, Carl Craig, Liam Howlett de Prodigy, Genesis P-Orridge de Throbbing Gristle et Psychic TV, Roni Size, Armand Van Helden et A-Trak (encore adolescent), Marshall Jefferson, Moby, DJ Funk et Paul Johnson, Squarepusher, DJ Sneak, Derrick Carter, Irmin et Holger de l’illustre Can… La liste d’invités de Modulations s’avère excessivement imposante.
“Les ovnis n’existent pas. La musique des machines est le seul moyen d’aller de l’avant. — Juan Atkins”
Le documentaire de Iara Lee retrace l’histoire de la musique électronique, présentée comme le développement artistique le plus marquant du siècle dernier et dont les origines remontent au début du vingtième siècle, à l’époque des futuristes italiens. La réalisatrice brésilienne, d’origine coréenne, s’est consacrée à son évolution, à l’éclosion de certains courants (la techno de Détroit, la jungle et le big beat, le turntablism, la musique concrète, la fusion entre le hip-hop et la musique électronique, entre autres éléments), aux travaux de John Cage et aux dires de Stockhausen, interviewé à cet effet.
À l’instar des déclarations de Bill Laswell, lequel affirme “qu’une mélodie peut être constituée de bruits, de différents sons”, ce documentaire s’évertue à démonter certains clichés émis à l’encontre d’une musique aussi noble, aussi respectable que les autres. Mêlant des extraits d’entretiens, de sets live et de soirées, des citations mémorables (notamment Kraftwerk, affirmant “avoir une âme, en dépit des aspects électroniques et mathématiques de leur identité”) aux visuels nombreux et variés, Modulations paraît à la hauteur du genre auquel il est attaché, de son esthétique, de son influence et de son aura.