Photographe : Jade Deshayes.
Stylisme : Garlone Jadoul.
Modèle : Michelle Phanh
Sofia Massuti

Je suis Sofia Massuti, créatrice de mode espagnole. Je suis venu à Paris pour faire mon master et je travaille actuellement chez Maison Margiela. À travers mon travail, j’essaie de réinterpréter des vêtements archétypaux que nous
avons tous dans nos garde-robes. Pour moi, il est important que les pièces soient reconnaissables afin que les gens puissent connecter davantage avec la collection. En général, j’ai tendance à trouver l’inspiration et les concepts sur lesquels je veux travailler dans les livres. Mais ils peuvent aussi arriver spontanément en visitant des expositions et en découvrant des nouveaux artistes. Je pense qu’en tant que créateurs, nos défis les plus importants sont de proposer une nouvelle forme de consommation pour réduire la pollution de l’industrie textile. Et sur le plan social, je dirais que le principal défi est de diversifier la mode, afin que tous les genres et tous les corps se sentent représentés.
Paul Benzing

Je suis diplômée du Master de l’Institut Français de la Mode à Paris. Je suis originaire d’Allemagne mais j’ai fait ma première expérience professionnelle à Londres chez McQueen puis chez Vetements et Botter à Paris. J’ai grandi avec des femmes fortes ce qui m’a donné envie pour cette collection de créer cette déesse moderne, forte et féroce. Je veux proposer ma propre vision du power dressing, inspirée par le début des années 2000 et des éléments plus provocants, venus du porno ou du fétichisme, dans une ambiance dystopique. Je suis un grand fan du mouvement Bauhaus et d’architectes et de designers comme Mies V.D. Rohe, Le Courbusier et Marcel Breuer. Mais j’ai beaucoup d’autres inspirations et c’est difficile de n’en retenir qu’une.
Olga Andreotti

Je m’appelle Olga Andreotti. Je suis une jeune créatrice tout juste sortie de l’Institut Français de la Mode. J’ai grandi en France mais je suis d’origine turque et italienne. C’est sûrement ce qui explique pourquoi je suis amoureuse de la Méditerranée. Ma première collection s’appelle « Hors saison », elle s’inspire de la trace du temps qui passe et de ce qu’il fait sur les vêtements, les corps et les lieux. Je travaille la légèreté, la poésie, la transparence, la visibilité des coutures/traces/usures, un peu comme une seconde peau. Je dirais que l’enjeu essentiel et même vital pour les créateurs d’aujourd’hui est de réussir à
réparer, réutiliser, transformer, faire évoluer les matières existantes, plutôt que de continuer à produire du nouveau. Il faut réussir à sublimer ce qui existe déjà. Par la réparation ou autrement : la mise en œuvre de tous les moyens pour offrir plusieurs vies aux objets. Aujourd’hui on s’habille aussi pour se sentir unique, donc l’histoire du vêtement, son parcours et les chemins qu’il a pris avant d’arriver en boutique sont à mettre en avant plus que jamais.
Anna Heim

Je suis originaire de Berlin où j’ai commencé mes études dans la mode. Après une année à Londres au Central Saint Martins dans le cadre du diplôme d’études supérieures, je suis venue à Paris pour mon master. Je considère mon travail comme une lettre d’amour au corps féminin, avec pour but de communiquer un sentiment d’acceptation de nos peurs et de nos désirs. L’idée est de redéfinir la sensualité et de présenter le corps féminin avec un point de vue féminin, qui ne cherche pas à plaire au regard masculin. Ma collection est née de ce sentiment qu’on ressent quand on est chez soi, dans un safe space, et que l’on s’habille de manière belle et sensuelle, juste pour soit, loin du regard des autres.
Marie Pasquiet

Je m’appelle Marie, j’ai 22 ans. Après avoir fait mon premier défilé , je suis actuellement chez Courrèges. Dans mon travail je m’inspire énormément du kitsch, du bling bling. Je joue avec la frontière du mauvais goût, du vulgaire et du vieillot, avec le strass et le too much de films comme Madame Croque-maris, ou de livre comme L’éloge des cagoles qui sont sources de mes inspirations. Pour mes créations, je récupère des tissus trouvés en brocantes ou dans des usines qui vendent des invendus de grandes marques. Je travaille également pour une friperie en tant qu’acheteuse. Je pousse les gens à acheter de plus en plus en seconde main, ma famille, mes amis. Je suis offusquée devant le nombre de vêtements de marque Zara ou Shein sur lesquels je tombe en faisant mes sélections. Il est impératif de stopper ces consommations non responsables. Avec mon amie Mia nous avons créée une page Insta @les.trésors.de.vinted pour montrer aux gens nos sélections et les inciter à acheter de la seconde main. Montrer que vous pouvez trouver une robe quasi similaire à Jacquemus à 3€ sur Vinted.
Shangrila

Je m’appelle Shangrila, je dessine des vêtements pour femmes. Parfois, je dis que je fais de la lingerie avec un côté punk. Mon travail s’axe surtout autour du fétichisme, de la rébellion et de l’expression de soi. Parfois, les gens ne sont pas à l’aise à l’idée de parler du désir et de la sexualité. Je veux que mes créations créent un dialogue sur ces sujets. Pour trouver l’inspiration, je vais souvent dans un sex-shop de Montmartre. Certaines personnes sont influencées par le luxe de Paris, mais je trouve que c’est beaucoup plus amusant de s’intéresser à cet autre aspect de la ville. Pour moi, la mode est plus une question de style et d’expression de soi qu’autre chose.
Soyul Bia Kim

Je suis née au Canada, j’ai grandi en Corée du Sud, j’ai fait mes études aux États-Unis. Après avoir vécue et travaillée à New York et à Londres, je suis maintenant basée à Paris en tant que créatrice de vêtements pour femmes. Comme j’ai aussi un background en direction artistique et en conception graphique, je me considère comme une artiste au sens large du terme plutôt que comme étant liée uniquement à une sous-catégorie de l’industrie créative. Ma collection de diplôme s’appelle “Adultescence”, elle s’intéresse à l’idée que derrière les adultes que nous sommes, vivant dans un monde impitoyable, il existe des enfants joueurs et vulnérables. J’aime jouer avec ce genre de juxtaposition : la violence et la fragilité, le sérieux et la jeunesse, le fit et l’oversize, le masculin et le féminin.
Mia Engel

Je m’appelle Mia, j’ai 24 et j’habite à Saint-Ouen. Je viens de finir mon bachelor of art in fashion design à L’IFM et je suis actuellement en stage chez Georgia Pendlebury. Je dirai que j’ai un univers assez pop. Je donne une grande importance aux couleurs dans mes projets car j’adore ça! J’aime beaucoup l’idée de mélanger des vêtements traditionnels avec des détails beaucoup plus techniques et streetwear. J’adore aussi le relief et la matière, il faut qu’on ait envie d’y toucher. Je suis très inspirée par les endroits où j’ai vécu, notamment à Tanger au Nord du Maroc et à Paris du côté de Belleville où j’ai grandi. J’adore regarder les gens dans la rue et les choses qui m’entourent. Je pense que c’est là que se trouve ma principale source d’inspiration. Concernant l’avenir de la mode, l’enjeux le plus important selon moi est évidemment l’écologie et la manière de consommer la mode. Je ne consomme plus rien de neuf, ou alors uniquement une belle paire de chaussures de temps en temps.
Tim Ruehl

Je suis Tim Ruehl, étudiant en design à l’Institut Français de la Mode. Je suis originaire de la campagne allemande et j’ai commencé mon cursus en design à Berlin en 2018, avant de venir à Paris. Dans mon travail, je veux mettre en avant et questionner les problèmes sociaux et environnementaux qui, je crois, doivent être discutés. Chacune de nos créations doit être aussi durable et éthique que possible. Le message que nous renvoyons avec notre travail doit être réfléchi et pertinent. C’est comme ça que nous gagnerons notre place dans cette industrie.