MIMO (Musical Instrument Museums Online). Sous cet acronyme se cache un discret projet européen qui ambitionne pourtant de devenir la plus grosse collection virtuelle d’instruments au monde. Lancé en 2009, ce consortium numérise les collections publiques de chaque musée partenaire, qui viennent ensuite alimenter une seule et unique base de données (consultable ici). Le compteur affiche déjà 55535 instruments et c’est loin d’être fini.
Mais ce qui nous intéresse surtout c’est la présence d’instruments insolites qui ont contribué, de près ou de loin, à l’essor de sonorités électroniques. On y retrouve par exemple les ondes Martenot, une création originale de 1928 sortie tout droit de l’escarcelle du français Maurice Martenot. Un instrument qui a fait du chemin puisque le compositeur Yann Tiersen (BO d’Amélie Poulain, entre autres) l’a par exemple utilisé lors d’un live lors de l’édition 2006 du Téléthon.
Thomas Bloch, interprète d’instruments rares, s’essaye à des sonorités farfelues sur un clavier pour ondes Martenot :
Difficile de passer à côté du Trautonium, le “cousin” allemand des ondes Martenot, inventé un an plus tard en 1929 par le compositeur Friedrich Trautwein. Cette sorte d’orgue impossible, qui ressemble à un piano, se joue comme un violon mais produit un son de clarinette chevrotante, a été le terrain de jeu préféré d’Oskar Sala, qui s’est amusé durant son temps libre à customiser l’instrument jusqu’à sa mort en 2002. C’est d’ailleurs à l’aide de cet instrument si baroque qu’il cosignera la bande-originale du film Les Oiseaux, d’Alfred Hitchcock.
Par sa complexité, l’utilisation du Trautonium repose en grande partie sur l’improvisation :
Il y a bien sûr une myriade d’autres curiosités, toutes plus folkloriques les unes que les autres, à découvrir dans cette base de données géante. Du mellotron à l’ondioline en passant par le gmebaphone ou le premier vocoder, venez vous perdre sur MIMO.