Après avoir secoué le milieu du cinéma et du sport, c’est désormais au monde de la musique de s’insurger et de s’organiser contre le harcèlement et les violences sexuelles. Suite aux récentes affaires sur Erick Morillo, Derrick May, et celles de Moha La Squale et Roméo Elvis, l’industrie musicale se voit elle aussi secouée par la vague #MeToo ces dernières semaines. Alors qu’en France, la parole des professionnelles de la musique se libère sur les réseaux sociaux – notamment à travers la création de comptes Instagram comme Balance Ta Major, Music Too France, ou D.I.V.A – la DJ anglaise Rebekah lance un appel pour lever l’omerta qui pèse sur l’industrie de la dance music.
Une lettre ouverte à l’industrie de la dance music
Avec une pétition lancée le 23 septembre sur Change.org, Rebekah appelle à responsabiliser l’industrie face à la question du harcèlement et des violences sexuelles dans le milieu de la musique électronique. Dans cette lettre ouverte intitulée Lettre ouverte à l’industrie de la dance music à la lumière des allégations d’agression sexuelle et de viol, la DJ britannique y partage sa propre expérience et appelle l’industrie à « veiller sur nos plus vulnérables » et à « dénoncer les auteurs de ces abus ». En quelques jours, la pétition a comptabilisé plus de 2 660 signatures, dont celles d’artistes tel.le.s qu’Amelie Lens, Charlotte de Witte, Dave Clarke, Hadone.
Des violences que l’artiste a eu l’occasion d’observer au cours de ses 24 ans de carrière et une cause que l’artiste souhaite défendre aujourd’hui : « Tous les témoignages que font ces femmes agressées sexuellement dans l’industrie aux mains d’hommes de pouvoir m’ont vraiment fait comprendre à quel point la scène est merdique. Nous avons fermé les yeux, gardé le silence et laissé les choses continuer comme elles l’ont toujours été pendant bien trop longtemps », explique-t-elle sur Instagram. La pétition demande notamment :
- La garantie que les artistes, les employé.e.s et le public soient protégé.e.s contre le harcèlement sexuel
- Que les artistes et les interprètes mettent fin à la culture du silence, qu’il.elle.s soient des allié.e.s et qu’il.elle.s s’expriment lorsqu’il.elle.s sont témoins de harcèlement sexuel
- Que les clubs soient tenus de garantir aux artistes, aux employé.e.s et au public un lieu sûr et exempt de harcèlement sexuel.
#ForTheMusic : un hashtag pour porter la cause
En plus de cette lettre ouverte, un compte Instagram autour du hashtag #ForTheMusic a été lancé simultanément pour fédérer les professionnel.le.s autour de la cause. Cette initiative a pour but de « balayer le harcèlement, les agressions, les abus sexuels et incivilités des dance floors, de [leurs] lieux de travail et de [leur] industrie » et garantir un milieu sûr autant pour les professionnel.le.s de l’industrie que pour le public, comme expliqué dans un communiqué publié le 24 septembre.
Soutenez la pétition en ligne à cette adresse.