Quand les journaux dits généralistes s’attaquent au sujet – épineux – de la consommation de MDMA, on peut s’attendre au meilleur comme au pire. Slate s’en tire plutôt bien, avec un article fouillé et impartial, amenant sur le tapis la possible législation de “la drogue de l’amour”.
Déroulant un argumentaire nourri par la science et le bon sens, le journaliste amorce son papier sur l’éternel constat de l’explosion de la consommation de MD, et rappelle que “la proportion de consommateurs […] a triplé en 4 ans” selon l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies). Il semble tout de même toujours falloir rappeler que la MDMA n’est plus l’apanage de la rave culture, quoiqu’en disent certains, non sans humour.
Sur la même voie que le cannabis, la MDMA, pourrait selon Slate connaître le même destin que son cousin cannabique et, dans un avenir plus ou moins lointain, se voir utilisé à des fins thérapeutiques.
C’est justement l’appel lancé par un pharmacien australien en juin dernier, pour qui “l’interdiction de la MDMA est aussi contre-productive qu’irrationnelle.” Tout doucement, une petite révolution semble s’instiller dans nos esprits : est-si la MDMA basculait vers le statut de drogue douce ?
Car tout comme le cannabis, la MD aurait des effets thérapeutiques, à la seule condition d’être régulée et contrôlée. Au sein de la communauté scientifique, le débat sur les vertus thérapeuthiques de la substance reste toutefois ouvert.
Certains soulignent le bénéfice de la substance sur les personnes en état de stress post-traumatique, pour traiter l’anxiété chez des patients atteints de maladies mortelles, ou encore pour éradiquer les acouphènes ; d’autres s’interrogent toujours sur ses supposées conséquences délétaires à long terme sur le cerveau. Car si la substance tue 6 à 10 personnes par an (contre 50 000 pour l’alcool), elle détient de potentiel d’en aider autant, si ce n’est plus.
Drugs Live – The Ecstasy Trial (1of2… par couchtripper
Ouvrir pareil débat en France est aussi utile que délicat. De l’analogie avec le cannabis, aussi pertinente soit-elle, il faut aussi rappeler le retard sur ce sujet de la France face aux États-Unis, à l’Australie, à l’Uruguay ou même à l’Allemagne.
Avant de voir un quelconque débat national sur la question de la MDMA en France, on peut a priori toujours attendre. Mais comme l’a écrit Corneille, afin de garder un semblant d’optimisme “il est nécessaire que chaque acte laisse une attente de quelque chose.” L’acte étant ici cet article, vivement que le “quelque chose”, – ici le débat national – se produise enfin.