Quand vous concevez vos spectacles audiovisuels, qu’imaginez-vous en premier : les images ou les sons ?
Une fois que j’ai trouvé un concept à explorer, ce sont les images qui me viennent en premier. J’ai une façon de penser très visuelle, même si je n’ai pas la chance d’avoir de talent pour créer des images. Je travaille donc avec différents vidéastes, à qui j’envoie des descriptions précises des concepts que je veux illustrer.
Le Barbican Center vous a commandé un show portant sur les nouvelles technologies. Comment vous êtes-vous approprié cette idée ?
Mon spectacle parle des nouvelles technologies au sein d’un concept plus large, qui est celui de l’infini. Les humains veulent toujours que l’économie croisse, que leur équipe de football gagne, et que les nouvelles technologies progressent. Cela donne du sens à nos vies. Sans ces désirs, nous n’aurions pas de raison de nous lever chaque matin.
Et comment avez-vous imaginé les représentations visuelles et musicales de ce concept ?
Chaque morceau explore donc une façon différente de représenter l’infini. J’ai fait beaucoup de recherches sur les façons dont il a été représenté à travers les époques, dans la religion, les arts, les sciences… La vidéo “Repetition” montre par exemple des motifs de bâtiments urbains qui se répètent en boucle, pour donner l’impression qu’ils s’étendent à l’infini. Pour accompagner les images, j’ai produit une musique très simple et répétitive.
Dans le morceau “Aleph 2”, j’ai cherché à représenter le concept d’ensembles infinis, élaboré par le mathématicien allemand Georg Cantor. J’ai travaillé avec le vidéaste Martin Krzywinski, qui est aussi mathématicien. Il a réussi à représenter visuellement ces théories, et un système dans lequel dès qu’on pense qu’on est arrivé au bout du comptage, on découvre une nouvelle dimension encore plus grande, et ainsi de suite. Le track, lui, monte en intensité au fur et à mesure.
En quoi votre formation de scientifique vous est utile pour développer vos projets artistiques ?
Je ne dirais pas que j’utilise directement ces connaissances pour produire des morceaux. Mais quand je fais des sciences, j’imagine souvent des structures visuelles pour illustrer les idées, c’est la façon dont mon cerveau fonctionne. Et puis cherche toujours l’esthétique dans un concept scientifique, je peux le trouver beau, ennuyeux, étrange… Ces sentiments-là m’inspirent souvent pour créer des morceaux.
Max Cooper présentera Yearning for the Infinite à Nantes le 13 mars prochain au Stereolux de Nantes, dans le cadre des événements IN·VISIBLE(S). Toutes les informations sont à retrouver sur le site Internet de Stereolux. Et deux places sont à gagner sur le site Internet de Trax Magazine.