Comment concilier conscience écologique aiguë et tournées ultra polluantes à travers le monde ? La question taraude le duo Massive Attack, engagé auprès de l’association Extinction Rebellion. « Nous avons envisagé d’arrêter les tournées », écrit le leader du groupe britannique Robert Del Naja dans une tribune publiée le 28 novembre dans The Guardian. Mais il considère qu’en cette période d’angoisses et de troubles sociaux, « les manifestations culturelles fédératrices sont plus importantes que jamais ».
Le duo s’engage donc dans la recherche de solutions, et commissionne les scientifiques et les économistes du Tyndall Centre for Climate Research. Leur objectif ? « cartographier en profondeur l’emprunte carbone des tournées et présenter les options qui peuvent être mises en œuvre rapidement ». Après avoir mesuré précisément où et comment sont générées les émissions de CO2, les chercheurs vont écrire une feuille de route à partager avec les grands acteurs de l’industrie musicale dans le monde.
Les enjeux sont colossaux : selon la BBC, les concerts génèrent chaque année 405 000 tonnes de gaz à effet de serre au Royaume-Uni. 34% de ces émissions sont générées sur les lieux des concerts, 33% proviennent des déplacements des spectateurs pour se rendre aux concerts et 9% sont dues aux voyages des groupes de musique eux-mêmes.
Les interprètes de “Teardrop” ont déjà pris des mesures depuis des années, en privilégiant les voyages en train et en finançant la plantation d’arbres. Mais pour eux, « toute action unilatérale sera inutile, il faut que l’industrie s’unisse dans l’action et créé un changement systémique ». Il y a deux semaines, un autre groupe britannique annonçait une décision plus radicale encore. Coldplay a tout simplement annulé la tournée de promotion de son nouvel album, Every Day Life, sorti le 22 novembre. En attendant de pouvoir se produire dans des conditions moins polluantes.