Marshall Jefferson met fin à sa carrière et dénonce le racisme dans l’industrie de la musique électronique

Écrit par Sarah Pince
Photo de couverture : ©D.R.
Le 17.11.2020, à 17h31
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Écrit par Sarah Pince
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Dans un texte critique diffusé sur Mixmag, la légende de la house Marshall Jefferson a annoncé qu’il se retirait de la scène. Il s’indigne contre la discrimination et le racisme qui touche le milieu de la musique électronique et de la house music.

C’est dans une longue tribune relayée sur le site de Mixmag qu’il a annoncé la nouvelle. Après plus de 30 ans de carrière, le pionnier de la house de Chicago Marshall Jefferson se retire de la scène électronique. L’auteur de l’hymne “Move Your Body” y dénonce avec indignation et colère les discriminations et le racisme au sein de l’industrie de la musique électronique et plus particulièrement le milieu de la house.

Le producteur et DJ ouvre son argumentaire en relatant des incidents durant lesquels il a trouvé avoir été traité de manière discriminatoire, dont un qui se serait produit il y a quelques années lors d’un festival en Allemagne. « Un DJ blanc très côté » aurait joué sur la scène principale et lui dans une plus petite salle. Malgré avoir rassemblé la majorité du public vers sa salle, il raconte avoir reçu mauvaise presse de sa prestation, les éloges ayant été réservées à l’autre artiste dont il tait le nom. « Est-ce du racisme ? Pas forcément », et d’ajouter que « le DJ blanc avait un responsable publicité et marketing derrière lui. Je n’avais rien de tel. Les journalistes ont donc pensé qu’ils pouvaient dénigrer mon set parce que cela n’aurait aucune conséquence. »

Il y déplore aussi une tendance à l’oubli des origines noires de la house music et un formatage de celle-ci pour convenir à une audience blanche. Un phénomène qui aurait poussé la house à devenir à travers ses institutions et sa musique, « la capitale de la discrimination raciale dans l’industrie de la musique ». « Au début, je pensais que [la house music] était un terrain de jeu égalitaire. Mais l’essor de l’EDM a engendré un transfert du pouvoir économique aux mains des blancs, car seuls les DJs blancs font de l’EDM. La même chose est arrivé au rock’n’roll : les artistes noirs n’en font plus aujourd’hui, et les artistes noirs ne font pas d’EDM. »

Le producteur replace ces discriminations dans un problème de représentation et d’inégalité des salaires qui touche plus largement l’industrie de la musique électronique : « Il faut regarder les chiffres : il y a beaucoup plus de Blancs que de minorités ethniques dans le milieu de la musique électronique. […] Les Blancs veulent juste voir des héros blancs, tout comme les Noirs veulent voir des héros noirs […] C’est pourquoi vous paieriez des frais plus élevés aux artistes blancs ».

Le texte est à trouver en intégralité ici.

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