Marseille prolonge la belle saison en accueillant le Printemps de l’Art Contemporain

Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©D.R
Le 08.09.2020, à 11h32
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Décalé, le Printemps de l’Art Contemporain (PAC) réinvestit finalement Marseille jusqu’au 17 octobre avec une centaine d’expositions et performances dont voici une sélection.

Par Soizic Pineau

Vous pensiez qu’en cette fin d’été, Marseille allait retrouver son calme après avoir accueilli l’intégralité de la faune arty parisienne ? C’est raté. Covid-décalé, c’est au tour du Printemps de l’Art Contemporain d’attirer les visiteurs, en prenant ses quartiers dans les galeries et ateliers de la ville. Bel écho au lancement de la biennale Manifesta, avec qui il partage d’ailleurs une partie de son programme, pour une effusion d’expositions et de performances pendant deux mois. Plus d’une centaine dans Marseille et ses environs, dont voici une sélecta dans les propositions du PAC :

Je vais me faire appeler Arthur – Arthur Gillet

Entre imagerie kitsch-gay et références mythologiques, Arthur Gillet, personnage iconique de la scène gay parisienne, explique la métamorphose de l’adolescente aux cheveux long qu’il était. L’artiste raconte sa construction d’un archétype gay masculin, ou comment il s’est réfugié dans un corps forteresse.

©Philippe Munda

Ce corps body-buildé vient orner des chemises en soie étendues dans la galerie, des assiettes en céramiques, un paravent. En choisissant ces médiums et supports, Arthur Gillet met à l’honneur les travaux dits féminins, et fait un pied de nez au stéréotypes de genre.

Sur rdv au Salon des Salons, jusqu’au 15/09

Déjà Vierge – Mégane Brauer

Sur invitation du collectif Vertical Looping (star), Megan Brauer occupe, le temps d’une résidence, l’église jouxtant un centre d’hébergement pour personnes SDF dans les quartiers nord.

Fille, petite-fille, nièce et sœur de femmes de ménage, elle raconte son background et sa culture, issue des classes ouvrières. Avec un univers acide et poétique, ses installations nous parlent d’un conte de fée foireux : c’est l’histoire de celles et ceux qu’on ne voit pas, qu’on oublie.

©Clara Sfadj

Mégane Brauer manie l’autodérision avec douceur, comme pour compenser la violence des quotidiens qu’elle dépeint. Bâches, rubans, sacs plastiques aux logos criards fleurissent dans ses compositions, pour se positionner aux antipodes de la hype qui entoure parfois ces objets issus de la culture populaire.

Jusque fin septembre sur rdv : vertical.looping@gmail.com

Chic d’Amour – Chic d’Amour

Entre la boom et la kermesse, Chic d’Amour brouille les genres et mélange les pratiques. Le trio déjanté, maquillé, costumé, sur fond d’eurodance et sous une pluie de confettis en forme de coeur, nous ballade dans son laboratoire. « Chic d’amour, c’est l’expansion de nos personnalités. Nous avons décidé de faire dans ce projet tout ce qu’on ne s’autorise pas à faire ailleurs », explique Dark Jujute, l’un·e des artistes du collectif.

En sirotant un philtre d’amour, on y voit des musicien·ne·s, une body-buildeuse, des poseur·se·s sexy et langoureux·ses ou un récital de textes de Mylène Farmer. Les performeur·euse·s font aussi un travail curatorial, invitant nombre d’artistes à partager leur scène.

Performance le 26/09 et journée de clôture le 10/10 à Coco Velten. D’autres surprises à venir d’ici là sur @chic.damour

Split Window / Turn the Tide #1 – Remy Bourakba, Clara Cimelli, Morgane Portal, Bronte Scott

Les deux commissaires-galeristes de Sissi Club ont profité de la venue de Manifesta13 pour revenir à leurs premières amours, et affirmer l’identité même de leur lieu. Ça veut dire quoi, défricher ? Avant l’artiste émergent, qu’y a-t-il ?

Bien décidées à mettre en avant la nouvelle scène marseillaise, et pas seulement son côté brillant, déjà auréolé de fame, Anne Vimeux et Elise Poitevin sont allées chercher les étudiant·e·s des Beaux-Arts de Marseille sur un appel à projet. Et à l’image des écoles d’art, l’exposition est majoritairement féminine. Des œuvres d’une énergie débordante, sous le signe du décoratif, du figuratif et d’une joyeuse naïveté.

Sissi Club, projet qui s’inscrit dans le cadre des parallèles du Sud, Manifesta13 Marseille. Turn the tide#1 jusqu’au 11/09. Split Window regroupe 6 expositions jusqu’au 29/11, plus d’infos sur @sissi.club

Head Above Water – Hamish Pearch

La galerie Belsunce Projects présente le travail de l’anglais Hamish Pearch qui s’est rendu en résidence au sud-est de l’Angleterre, dans l’immense complexe de serres où sont cultivés, indifféremment des saisons, une bonne partie des légumes du pays. L’artiste nous parle de lieux de stockage, d’accumulation et de containers qui voyagent. En bref, du mal de notre époque, mais avec beaucoup de poésie.

Cette exposition ouvre le bal du PAC OFF : pour la deuxième année consécutive, une multitude de lieux alternatifs, ateliers, galeries ou les deux à la fois, ont imaginé un programme parallèle mettant à l’honneur plus d’une centaine de jeunes artistes. Plus d’infos sur @pacoffmarseille.

Belsunce Projects, exposition qui s’inscrit dans le cadre de Manifesta / les parallèles du sud, en collaboration avec la Galerie Sans Titre (2016), jusqu’au 07/11.

Et pour les plus joueurs, Trax Magazine offre 3×2 places pour la sortie du samedi 12 septembre sur les îles du Frioul pour la visite de l’installation de Jean-Baptiste Janisset sur la calanque de Morgiret. Participez au concours ici.

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