Marseille : Comment Le Chapiteau fait du quartier de la Belle de Mai l’épicentre de la nuit phocéenne

Écrit par Simon Clair
Photo de couverture : ©D.R.
Le 10.05.2019, à 15h48
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Écrit par Simon Clair
Photo de couverture : ©D.R.
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Depuis 2017, Le Chapiteau et ses immenses espaces en plein air sont sans conteste l’un des lieux les plus vivant de Marseille. Après une soirée marathon en compagnie du collectif Microclimat, retour sur un lieu qui ne passe pas inaperçu.

C’est un lieu qui a de quoi faire rêver bon nombre d’organisateurs de soirées et d’événements culturels. Avec ses 2 700 mètres carré situés en plein Marseille, ses immenses platanes et son espace extérieur permettant d’organiser toutes sortes d’activités, Le Chapiteau ressemble bien à l’endroit idéal où faire la fête de la fin de l’après-midi jusqu’au petit matin. « C’était clairement l’idée de départ. Quand nous avons commencé à réfléchir à notre projet, nous avions une idée assez précise de ce que nous aimions et de ce que nous n’aimions pas », explique Mariana, co-fondatrice du Chapiteau, aux côtés de son compagnon, Arnaud, connu comme Arcene K dans le monde la musique.

Le Chapiteau est situé en plein cœur du quartier de la Belle de Mai, là où au début des années 90, la ville de Marseille a décidé de réinvestir une ancienne friche industrielle pour donner naissance à un espace géant qui ne cesse d’attirer de nouveaux projets prometteurs. Après l’installation dans les alentours de l’Embobineuse, La Cantine du Midi ou le Cabaret Aléatoire, Le Chapiteau est donc un nouveau-né de ce quartier en perpétuel renouvellement, bien loin du Vieux Port et de son ronronnement paisible. « Clairement, il aurait été impossible pour nous de créer un lieu comme Le Chapiteau en centre-ville. Nous voulions de la verdure et de l’espace en plein air. On voulait proposer quelque chose de différent, pas une boite de nuit sombre dans laquelle les gens ne viennent que pour boire et danser », reprend Mariana. C’est donc mission accomplie : Le Chapiteau n’a pas grand chose à voir avec le reste de la nuit marseillaise.

All inclusif

Si le lieu ouvert par Mariana et Arnaud ne désemplit pas depuis son lancement, c’est aussi parce qu’il sait faire preuve d’une remarquable ouverture d’esprit qui commence dès sa porte d’entrée. « On veut être ouvert à toutes les identités, toutes les manières d’être. Hors de question que tu ne puisses pas rentrer parce que tu es en tongs ou habillé d’une certaine manière. Le but est au contraire de créer un mélange, que les gens puissent se poser, discuter et faire la fête ensemble, sans discrimination. » Pour créer cette interaction, Le Chapiteau accorde donc un soin particulier aux conditions dans lesquelles il reçoit son public. Au bar, on s’arrange pour proposer à petits prix des produits bio et locaux comme par exemple du whisky, venu directement d’Aubagne. Même chose pour la restauration qui après les tapas et le barbecue va s’attaquer cette année aux pizzas faites sur place, avec amour, dit la fondatrice. À cela s’ajoutent des ateliers de massage ou de yoga tout au long de l’après-midi afin de créer une atmosphère détendue avant de longues soirées rythmées par une programmation électronique pointue dans des décors qui se renouvellent sans cesse. « On travaille avec des collectifs qui viennent avec des installations, de la déco, des projections … C’est comme monter un nouveau festival différent à chaque week-end », plaisante Arnaud.

12h en marathon

Depuis son lancement, Le Chapiteau est aussi devenu un point de rendez-vous important pour les DJ’s des environs, un endroit où il est par exemple possible de jouer de manière moins formelle que dans les clubs du centre-ville. « Ce n’est pas comme sur le vieux-Port où on sent qu’il y a vraiment des gens qui sont là-bas pour faire de l’argent. Au Chapiteau, c’est beaucoup plus chaleureux. Le public est plus varié et détendu, il se fiche des cases », explique le DJ Jean Baton qui a déjà eu l’occasion de passer derrière les platines du lieu. Même son de cloche pour Mathieu Piscione, créateur du collectif Animals Industry et promoteur de soirées à Marseille : « C’est la folie furieuse ! Quand je mixe au Chapiteau, je finis à chaque fois en transe, au point de lâcher les platines pour aller danser avec les gens. Il n’y a que là-bas que ça arrive. » Mais les DJ’s du Chapiteau ne sont pas tous de Marseille. Le lieu a d’ailleurs mis en place un partenariat avec Detroit et accueille désormais une résidence annuelle de Terrence Parker. Le 11 mai, Le Chapiteau sonnait le début de l’été avec un long marathon de 12h de fête non-stop sous la houlette du collectif parisien Microclimat qui s’est déplacé en terres marseillaises pour l’occasion. Et comme souvent, le lendemain, l’équipe a ramassé les vestes, sweatshirts et autres vêtements oubliés sur place par les fêtards de la veille. « Je ne comprends pas, on dirait que les gens repartent à poil. Ils laissent toutes leur vie sur place et le lendemain, je reçois toujours des coups de téléphone pour me demander si je n’ai pas trouvé ceci ou cela », dit Mariana en riant. Nul doute qu’il faut y voir là le signe de soirées plus intenses qu’ailleurs.

Toutes les informations concernant Le Chapiteau sont à retrouver sur la page Facebook du lieu, ou sur son site internet.

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