La crème de la musique électronique africaine, des scènes nichées au milieu d’une magnifique palmeraie dans la banlieue de Marrakech, des hébergements écologiques et des débats sur les problématiques futures… Bienvenue au festival Atlas Electronic Music Arts & Culture, le rendez-vous annuel des créateurs nord-africains. Pour cette 4ème édition, qui se déroulera à la Villa Janna du 29 août au 1er septembre, 4 curateurs ont été sélectionnés.
« La programmation de cette nouvelle édition a été créée autour du concept : Aller de l’avant », explique Manal Aziz, coordinateur éditorial du festival. Un mot d’ordre bien intégré par Boiler Room, aux manettes d’une scène où l’on pourra retrouver le live collaboratif du producteur anglais James Holden et du roi du gnawa Maalem Houssam Gania. S’y produiront aussi ASNA, une DJ afro-electro en provenance de Côte d’Ivoire, le fin selector Philou Louzolo, le choeur de chanteuses berbères Houariyat et le “gnawi blanc” Jauk Armal. Les marocains seront également à l’honneur, avec la présence de Guedra Guedra, qui proposera un set entre bass music et sonorités traditionnelles, le rappeur Dolly Pran ou encore le prodige house Polyswitch.
« Nous sommes vraiment fier d’avoir pu faire une programmation avec 50% de musiciens locaux », continue le coordinateur. Et quoi de mieux pour cela que d’offrir la seconde curation à Casa Voyager, l’un des labels marocains les plus prometteurs du moment ? Pour l’occasion, ses deux patrons Driss Beniss et Kosh invitent Gary Gritness, l’as de l’IDM mad miran, Kreggo et Viewtiful Joe.
Le troisième curateur Esa Williams ramènera quant à lui quelques monuments de la scène sud-africaine, dont la légende du bubblegum des années 80, Ntombi Ndaba. Il faudra aussi compter sur un chanteur star des années 1990, Penny Penny, récemment revenu sur scène après une carrière politique dans le parti de Nelson Mandela. Pour accompagner ces deux mythes, la jeune chanteuse et productrice Nonku Phiri, fille du grand musicien de mbaqanga Ray Phiri sera également de la partie. Dans une veine plus jazz, l’anglais Kamaal Williams officiera également en tant que curateur d’une scène, ou il invitera son ami et producteur de house K15, la DJ française Louise Chen ou encore Mr. Wynters, qui navigue entre bass music, electro et acid techno.
En tout, plus de 100 artistes seront présents pendant le festival. Petit florilège de talents à découvrir : le duo palestinien Jazar Crew, le chanteur electro Achoubi Otim Alpha et son comparse Leo Palayeng, la parisienne Crystallmess, le producteur de footwork expérimental Skotek, la spécialiste de reggaeton Fatima Ferrari ainsi que les prochaines reines du booty clap Jantes.
En plus de ce programme chargé, une place importante du festival sera dédiée à des questions plus politiques. « En choisissant le thème de l'(im)mobilité, nous espérons pouvoir attirer l’attention sur ce thème dans notre communauté et dans le champ créatif. Nous pensons qu’il y a de grands efforts à faire pour offrir des chances égales aux créateurs et pour un échange réciproque du savoir, et surtout réussir à être transparent sur ces sujets. Nous ne sommes peut-être pas en mesure de changer les lois ou faire ce que d’autres organisations font mais nous possédons une plateforme que nous comptons utiliser, pas seulement dans le but que créer des choses magnifiques mais aussi dans le but de garder des traces positives de la communauté créative locale. » explique Manal Aziz.
Dans ce cadre seront organisés des débats sur la question des frontières, de l’interculturalité, des safes space, de la programmation inclusive et de l’émancipation, le tout en présence de penseurs et de militants. Et pour rester dans le thème, le festival s’est même engagé à rembourser le visa des personnes devant en payer un pour s’y rendre, et ce afin que le festival puisse être accessible à tous.
Toutes les informations et la billetterie sont à retrouver sur la page Facebook de l’événement et leur site internet.