L’UNESCO a fait un nouveau pas sur la problématique du son. L’organisation internationale a adopté la résolution 39C/49, intitulée : « L’importance du son dans le monde actuel : promouvoir les bonnes pratiques ». Le projet, initié par l’association française La Semaine du Son, s’est d’abord développé sous la forme d’une charte interne en 2014. La résolution se veut transversale et porte sur cinq grands thèmes : la santé auditive, l’environnement sonore, la technique d’enregistrement, de diffusion et de la conservation sonore, la relation entre le son et l’image, et l’expression musicale et sonore. « Nous ne voulions pas réduire le son à un simple domaine culturel ou scientifique, prévient Christian Hugonnet, président de la Semaine du Son. Le but ultime, c’est d’inverser nos sens et de mettre le son en amont. »
La charte a été présentée à l’UNESCO, portée par l’association, mais aussi par d’autres pays comme le Japon, l’Argentine, ou le Liban. « Nous voulions toucher plusieurs zones géographiques afin d’être représentatifs et ces pays-là nous ont bien suivis », se félicite Christian Hugonnet.
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Cette résolution de l’UNESCO se veut symbolique, mais pas seulement. Elle permettra aux porteurs de projets d’être entendus par les pouvoirs publics et de récolter plus facilement des financements. « Cela va donner une dimension internationale à notre mission, entend Christian Hugonnet. Si la résolution a été validée par 195 pays, c’est que c’est important. »
À l’heure où les sons sont amenés à baisser dans tous les clubs par souci de santé auditive, le président de la Semaine du Son voit le problème d’un autre oeil. « Le souci, c’est la compression du son qui est la première source du problème d’audition, prévient-il. Tous les sons qu’on entend à la radio, sur les CD ou à la télé sont compressés. On assassine l’oreille des gens. C’est comme si on déformait l’image, sauf que personne n’en parle parce que personne ne le voit. » Un plaidoyer pour une musique de meilleure qualité et des sound systems millimétrés : on ne peut qu’approuver.
Plusieurs portes se sont ouvertes depuis l’adoption de la résolution et l’association la Semaine du Son compte en profiter pour sensibiliser la population. Outre l’idée d’organiser une année internationale du son, l’association va lancer un concours dans les collèges. Les écoles restent le cheval de bataille de l’association qui compte mener plusieurs opérations “pédagogiques”, notamment sur l’échelle des niveaux sonores ou sur la pratique de musique en collectif. À ce titre, l’enseignement de la musique électronique prévue dans les collèges par la Fabrique Électronique s’inscrit pleinement dans cette optique.