Par Vincent Glad
On entend que la scène londonienne s’effondre, que Berlin reste la référence ou que Paris rattrape ses concurrents à toute vitesse. Mais qu’en est-il vraiment ? A-t-on plus de chances de voir ses artistes préférés à Berlin, Amsterdam, Londres, Barcelone ou Paris ? Pour tenter de répondre objectivement à cette question, nous avons calculé laquelle de ces villes a cumulé le plus de dates des DJ’s du top 100 de Resident Advisor sur toute l’année 2015.
Ce mode de calcul a ses limites. Le top 100 de RA est éminemment critiquable : trop convenu, un peu trop anglo-centré, intégrant les artistes live comme KiNK ou Recondite, dans un top à part, mais il est la seule référence disponible pour établir un tel classement. Et ce d’autant que ce top fait autorité dans le milieu, notamment pour évaluer les cachets des DJ’s. Autre limite : pour calculer le nombre de dates, nous nous sommes basés uniquement sur les événements référencés sur Resident Advisor. Il peut donc manquer à la marge quelques dates, par exemple si l’événement est resté secret. Cette étude n’ayant été ni réalisée par un robot ni par un stagiaire, elle peut également contenir quelques erreurs de comptage.
Dataviz réalisée par Gautier Gevrey
L’analyse :
Londres n’est pas mort, loin de là. La capitale anglaise reste de loin la ville où vous aurez le plus de chances de croiser des grands DJ’s… si vous avez de l’argent. La nuit londonienne est très chère mais c’est ce qui lui permet de faire venir les meilleurs DJ’s. Une stat impressionnante : tous les artistes du top 100 Resident Advisor ont joué au moins une fois à Londres en 2015.
Amsterdam et Barcelone, l’effet festivals. Amsterdam arrive second de notre classement, loin devant Berlin. Ce résultat étonnant s’explique par le nombre et la qualité des festivals proposés dans la ville hollandaise, Dekmantel, Awakenings ou l’Amsterdam Dance Event, qui s’ajoutent à une programmation de choix tout au long de l’année. Barcelone arrive devant Paris pour la même raison. Si la scène club n’est pas exceptionnelle, le Sonar, les Piknic Electronik ou le DGTL assurent un été de folie aux Catalans.
Berlin, poor but sexy. La troisième place de Berlin peut être vue comme une surprise. C’est surtout la confirmation du vieil adage de l’ancien maire de la ville: “Berlin is poor but sexy”. Avec un ticket d’entrée à 10 euros pour une pléthore de DJ’s, la plupart des clubs ne peuvent aligner un line-up prestigieux et se concentrent sur une prog’ pointue et des artistes locaux. Seuls le Berghain et le Watergate peuvent suivre la concurrence internationale.
Paris progresse mais reste loin derrière. Tout le monde le sent bien : la scène parisienne a explosé ces dernières années. Il ne se passe pas un week-end sans une énorme soirée. Mais où en est Paris par rapport à ces concurrents ? Il reste encore du chemin à parcourir. La dynamique est là mais la capitale manque encore d’un Berghain ou d’un Fabric local, capable de drainer chaque week-end assez de monde pour attirer les plus grandes pointures mondiales.