L’immense compositeur Ryūichi Sakamoto présente les instruments phares de son dernier album

Écrit par Kenza Naaimi
Photo de couverture : ©Ryuichi Sakamoto
Le 23.04.2018, à 17h20
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©Ryuichi Sakamoto
Écrit par Kenza Naaimi
Photo de couverture : ©Ryuichi Sakamoto
Un vrai musée de synthétiseurs, de pianos immenses et d’objets en tout genre utilisés comme instruments : voilà de quoi est fait le studio de Ryūichi Sakamoto, le faiseur de rêves. À l’occasion de la sortie de son dernier EP ff2 sur le label Éditions Milan, le compositeur japonais nous présente l’essence de son matériel de production.


Ryūichi Sakamoto, ayant gravi les montagnes de l’expérimentation musicale pendant plusieurs décennies, en est bien loin de ses premiers tests. Le compositeur japonais a réussi à se faire une renommée après avoir étudié la musique électronique et ethnique aux Beaux-Arts de Tokyo. Travaillant aux côtés d’artistes comme Iggy Pop, Alva Noto – avec qui de nombreuses productions seront signées, notamment l’album Insen en 2005 – ou encore Youssou N’Dour, Ryūichi Sakamoto intéresse également le cinéma, pour lequel il compose quelques bandes originales, adulé par des réalisateurs comme Brian De Palma ou Bernardo Bertolucci. La consécration viendra en 1988, pour le film Le Dernier Empereur, dont la bande son se verra récompensée de l’Oscar de la meilleure musique originale.

Dans son studio, l’on trouve bon nombre de synthétiseurs. Mais Ryūichi Sakamoto révolutionne surtout la musique en décortiquant ses instruments ; en alliant violoncelle et électronique par exemple, il sépare l’archet de ses cordes et l’associe à la cymbale de sa batterie. Le résultat laisse place à un ensemble de sonorités atypiques et intriguantes. Pourtant seul devant ses machines, le producteur japonais donne l’illusion d’incarner un orchestre à lui seul. Dans son dernier EP ff2, Ryūichi Sakamoto caresse l’ambient du bout de ses outils originaux pour plonger l’auditeur dans un songe sans fin. On s’imagine le regard porté vers le monde extérieur, comme spectateur d’un spectacle de cour d’école – une image que donne le deuxième titre de l’EP, “School In Paris”.

« Habituellement, j’utilise une guitare et un violoncelle, mais je n’ai jamais appris à jouer d’aucun instrument à cordes. Je les utilise juste comme outils pour créer des bruits. »

« En face de moi, c’est le EMS Synthi AKS, sorti en 1972. Je l’ai acheté dans les années 80, et c’est l’un de mes synthés préférés. À ma gauche, c’est le Prophet 5 de Sequential Circuits, sorti lui en 1978. Depuis toujours, c’est mon préféré… Juste en dessous de l’EMS, on peut voir un synthé modulaire, plus récent. »

« Le piano préparé est une technique très ancienne, que le défunt John Cage avait inventé en 1940. Depuis, le processus a été assez popularisé dans la musique contemporaine. Je l’utilise de temps en temps depuis les 70’s, parce que j’aime beaucoup le son qui en sort. On peut y voir aussi des cordes de guitare, du ruban adhésif et des mailloches. »

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