Lille : les 10 collectifs techno et house à suivre de près en 2016

Écrit par Maxime Retailleau
Le 30.05.2016, à 16h30
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Écrit par Maxime Retailleau
Malgré le peu de lieux disponibles et les difficultés rencontrées avec les autorités locales pour organiser de gros événements, ces collectifs se démènent chaque jour pour réchauffer les corps des Lillois. Ils sont passionnés, infatigables et sudoripares : bref, ça bouge dans la capitale des Flandres, et Trax a eu une irrésistible envie de se joindre à la fête. Ca se passera au Magazine Club le 10 juin pour un DJ set de Mount Kimbie, d’EVERYDAYZ et des trublions locaux MEKI & KOLEN.
Photo en une : soirée Electric Circus

          Les puristes :

Supagroovalistic :

Tout part d’une émission de radio, diffusée sur Radio Campus Lille à partir de 2010. Les deux DJ’s Skevitz et Ango y partageaient leurs pépites de funk, soul, hip-hop ou jazz, avant de se tourner vers des genres plus électroniques. 

Puis, ils ont lancé leurs soirées dans différentes salles de concert, bars et autres clubs, en organisant deux ou trois par mois en moyenne. Mixer, que ce soit pour leur émission ou leurs teufs, ils ne se consacrent plus qu’à ça depuis un an et demi. Prochain objectif ? Le lancement d’un label. Un petit collectif qui prend de l’ampleur. 

La Classique :

Un jeune collectif très prometteur. Fondé en 2013, il commence par organiser quelques événements au Zebulon Bar mêlant DJ sets éclectiques allant de la techno au hip-hop, exposition artistique, et mode – avec l’installation de pop up stores. Il prend rapidement de l’ampleur en organisant des événements au Tri Postal, ou encore à la Gare Saint-Sauveur pour souffler la première bougie.

Après avoir baroudé un peu partout, au Batofar à Paris, à Roubaix, ou même au Dour Festival, La Classique s’est recentré sur Lille, s’associant notamment au Magazine Club.

Le collectif ne manque pas d’ambition et prévoit de lancer son festival, le LAPS, dans les environs. En attendant, La Classique a invité S3A, Jérémy Underground, ou encore Electric Rescue à retourner le cerveau du public au sein d’un ancien fort militaire. Le crew remettra prochainement le couvert au fort de Mons.

Le Festival Laps

Alpage :

Ce label a été créé par Vincent Thiérion, alias DJ Marklion, en 2012. Comme le rappelle Amandine, qui travaille à ses côtés, “ il s’était rendu compte qu’autour de lui, il y avait plein de talents, et il avait envie de sortir leur musique et de les faire jouer”. 

Alpage fonctionne au coup de coeur : la dizaine d’artistes qu’il soutient est très éclectique, allant de l’italo-disco à la house en passant par des styles plus expérimentaux. Ils comptent ainsi You Man, Bodybeat ou encore Tamara Goukassova dans leurs rangs. En parallèle, le label organise des soirées dans diverses villes de France et de Belgique, Lille compris bien entendu. L’occasion de présenter leurs artistes, d’en inviter d’autres qu’ils admirent, ou même de collaborer avec des labels indés comme HMS (Her Majesty’s Ship). 

Osmoz :

Meki et Kolen ont fondé Osmoz avec trois amis en 2013, partant du constat que la nuit Lilloise manquait alors d’événements techno. Ils ont bien sûr investi le Magazine Club, mais aussi d’autres lieux plus surprenants, comme un restaurant chic situé à Roubaix, pour un event se déroulant de midi à minuit.  

Meki & Kolen sont maintenant installés à Paris, où ils collaborent avec différents clubs. Mais Osmoz reste fidèle à sa terre natale, et le crew a tenté d’organiser de grosses soirées dans des lieux atypiques… avant de devoir faire marche arrière suite à une interdiction de la mairie. Mais il en faudrait plus pour leur faire baisser les bras, et ils continuent de chercher de nouveaux espaces. A suivre.

      Les électrons libres :

Wesh! Bien ou Bien!? 

Le crew a été créé par une bande de potes il y a neuf ans, en parallèle de leurs études dans un IUT de commerce lillois. Étienne Choteau, l’un des membres du collectif, revient sur sa naissance : “Il y avait pas mal de fêtes étudiantes où on s’éclatait bien, mais qui étaient assez cheap. Les DJ’s passaient la musique qu’on peut entendre sur NRJ, et on a eu envie d’organiser des teufs avec une dimension plus artistique“.

Leurs line-up sortent des sentiers battus : ils ont fait venir Nidia Minaj du célèbre label lisboète Principe Records (DJ Nigga Fox, Marfox…), Débruit, ou encore Mount Kimbie pour un live. Ils se permettent aussi quelques coups de tête, comme de ramener le rappeur Freddie Gibbs à Tourcoing. 

Les membres du collectif ont aussi appris à mixer eux-mêmes, sur le tas, en remplaçant des DJ’s au pied levé. Ils sont maintenant regroupés dans le Wesh Soundsystem : l’occasion de tourner aux quatre coins de la France. 

Welcome to My Flat :

Le crew le plus déjanté de Lille. Il y a quatre ans, ils se sont lancés en organisant des fêtes en appart où chacun était invité à décorer les lieux ou à mixer, et où régnait une douce folie. Du pur DIY.

Ils ont ensuite pris de l’ampleur, notamment en lançant le Run Deep Festival en mai dernier. Il a fait vibrer le bitume lillois avec sa dizaine d’events en plein air, dans des caves ou dans des bars de quartier. Bref, dans des lieux qui ne s’y prêtaient pas et que le crew s’est fait un plaisir de s’approprier. Le tout sans négliger le line-up : Pit Spector, San Proper ou encore Franck Roger étaient ainsi de la party.

     Les “anciens” : 

Art Point M :

Association à multiples facettes, connue pour avoir enfanté le plus gros festival de musique électronique Lillois, le N.A.M.E. Sabine, leur porte-parole, revient sur le contexte de sa naissance : “En 2005, le vice-président du conseil général nous a dit : ‘Je note qu’il y a une espèce de migration de la jeunesse tous les week-ends vers la Belgique… Est-ce que ça vous brancherait de travailler sur un festival ?’ Le N.A.M.E était né“. 

L’asso avait d’abord été créée pour soutenir les projets de l’artiste Fanny Bouyagui. Depuis 1991, elle promeut le recyclage à travers sa braderie de l’art annuelle. Depuis, le champ d’action de l’asso s’est élargi : elle tient aussi une résidence au Magazine Club, avec ses soirées Family Name. L’occasion de ramener quelques gros noms, comme Kölsch ou Marcel Dettmann. Et last but not least, Art Point M prolonge ses activités musicales à travers le label qu’elle a fondé : Family N.A.M.E Records. 

Electric Circus

Le DJ et producteur Matthus Raman a commencé par orchestrer quelques soirées par lui-même, avant de monter le crew Electric Circus. Composé de 4 DJ’s, il a tout d’abord monté ses soirées au Magazine Club, invitant de grandes figures de la techno dont Maceo Plex, Ben Klock ou Agoria.

Le collectif a poursuivi dans une veine plus originale, en ramenant des artistes moins connus, comme Baikal d’Innervisions, aux côtés des DJ’s résidents. Il en profite d’ailleurs pour diversifier les lieux avec lesquels il collabore, investissant une péniche en croisière, un aérodrome, ou encore le warehouse d’un proche. Récemment, Electric Circus a organisé un open air qui a réunit 2 000 personnes continuant à danser malgré la pluie – comme des “gros warriors”, précise Matthus Raman.

Amikal Sonic

Ce collectif a été créé en 2005, à l’initiative d’un groupe de potes qui se sont rencontrés en soirées. Le crew compte une dizaine de membres, invitant des artistes peu connus lors de leurs soirées, avec l’envie de faire découvrir de nouveaux talents à leur public. 

Leur line-up sont très éclectiques : certaines de leurs soirées sont orientés acid techno, ou musique électronique expérimentale, tandis que d’autres proposent des DJ sets hip-hop. Ils organisent même quelques concerts. 

Prochainement, ils gèreront la scène électro du festival En Nord Beat à Bailleul, le vendredi 8 juillet. Ils serviront aussi quelques DJ sets devant le café le Triporteur à Lille, à l’occasion de la grande braderie annuelle, qui se tiendra début septembre. 

Soirée Amikal Sonic à la Gare Saint-Sauveur

Maxidawa

Collectif créé en 1998, comptant parmi ses membres des figures locales comme le DJ Farai, ou encore Péo Watson, qui deviendra le directeur artistique du Magazine Club en 2010. Ils ont organisé les soirées Spacepigs durant une dizaine d’année, en parallèle d’animer une émission de radio diffusée sur GALAXIE95.3FM (une radio associative 100% électronique) qui fait la part belle aux DJ’s locaux. Elles sont enregistrées chaque semaine depuis un célèbre bar local : le Moog Analogic. 

En 2014, Maxidawa a lancé les soirées Label Barge aux côtés de deux autres collectifs : Zelabo et Papaya. Ils font violemment tanguer une péniche une fois par mois, vibrant au rythme des sets de DJ’s et producteurs lillois ayant fait leurs armes avec Enlace Records ou aux soirées de Welcome to My Flat. Les Label Barge devraient d’ailleurs investir d’autres lieux la saison prochaine. 

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