Le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) a rédigé une lettre ouverte à l’attention du Premier ministre, du ministre de la Culture, du ministre de l’Intérieur, et de Jean Castex, en date du 7 avril. Cette organisation patronale regroupe plus de 430 structures, dont 147 festivals ayant signé ce courrier. Se déroulant pour la majorité au printemps ou à l’été, ces derniers remettent en perspective leur situation avec de grandes incertitudes. Si l’« ambition est de pouvoir organiser nos événements, c’est avec bien sûr l’exigence et la responsabilité qu’impose une telle situation », détaille le SMA.
Une visibilité d’action sur 2 mois minimum
Au travers d’un argumentaire nuancé, les organisateurs signataires souhaitent obtenir une réelle visibilité d’action sur minima 2 mois avant les manifestations. Aurélie Hannedouche, déléguée générale du SMA déclare qu’il est « impératif de savoir la semaine prochaine, si oui ou non on aura les autorisations d’organiser de grands rassemblements au mois de juin ». En effet, « agir trop tard conduirait à une hécatombe » est-il expliqué dans le courrier, et ce pour l’ensemble de ces structures au modèle économique complexe et fragile. « Ce qui est dramatique avec cette crise, c’est que sans le Covid-19 les festivals sont déjà sous tension, puisque basé sur une part importante d’autofinancement et reposant sur des taux de remplissage des jauges proches de 100 %. Cela devient une situation quasi insoluble », s’inquiète la déléguée générale. En cas de report, d’annulation ou même de tenue, « ces éditions seront forcément différentes, et certains événements ne seront pas en mesure d’équilibrer leurs recettes ».
Une cellule d’accompagnement efficace ?
Prenant acte de la décision du ministère de la Culture de mettre un guichet unique pour répondre au cas par cas via une adresse mail, au travers sa lettre le SMA « espère que la cellule d’accompagnement apporte des réponses précises circonstanciées et suffisamment en amont de chaque festival », au vu de l’imminence de la période cruciale de ce secteur culturel. Depuis le changement de ministre de la Culture en septembre 2018, « la vraie question est de savoir qui va gérer cette cellule d’accompagnement ? », s’interroge Aurélie Hannedouche. « Il n’y a qu’un seul conseiller pour tout le spectacle vivant et la Direction Générale de la Création Artistique (DGCA) n’a pas de référent festival ».
Parmi cette longue liste de festivals signataires du courrier se trouvent notamment : Astropolis, Au Foin De La Rue, Cabaret Vert, Dub Camp Festival, Ethereal Decibel, Hadra Trance Festival, Le Bon Air, Les 3 Éléphants, Les Escales, Les Nuit Secrètes, Les Rencontres Trans Musicales de Rennes, Les Siestes Électroniques, Macki Music Festival, Marsatac, Nördik Impakt, Reperkusound, Résonance, Riddim Collision, et Scopitone.