En 2014, réunissant une quinzaine de sound-systems du Sud-Ouest, le collectif de la fête libre voyait le jour. Le 28 juin à Toulouse, le 19 juillet à Bordeaux et le 25 octobre 2014 à Montpellier, les Manifestives avait rassemblé des milliers de personnes venues protester contre la répression de l’État face aux free-parties. Après ces premières actions, les revendications du collectif de la fête libre ont été prises en compte. Un délégué interministériel entre l’Intérieur, la Jeunesse et les Sports a même été créé.
“Nous avions décidé de monter un projet légal main dans la main avec l’État. Il s’agissait d’un multison qui aurait dû se tenir à Corneilhan, dans l’Hérault. Sauf que Robert Ménard, maire de Béziers, s’en est mêlé en mettant la pression sur le maire de la commune et le propriétaire du terrain où la fête devait se tenir. N’ayant pas accès au terrain initial, nous avons organisé ça illégalement sur l’aérodrome de Nizas. Durant tout le week-end, des agriculteurs du coin sont venus nous voir en annonçant une manifestation pour nous déloger dès le lundi. Nous les avons reçu calmement et après discussions, ils ont compris que nous n’étions pas des dégénérés totalement drogués”, explique Mas, un des fondateurs du collectif de la fête libre.
Nizas (34) : les 2 700 teufeurs ont quitté la rave
Si ces négociations ont permis de tirer un bilan favorable du multison du 23 mai 2015, les relations restent compliquées entre teufeurs et autorités, comme en attestent les différentes saisies des dernières semaines, qui ont poussé le collectif à relancer la machine.

“Même si la répression a tendance à toucher davantage les free du Nord de la France, nous voulons montrer une certaine solidarité. Si ça se passe aujourd’hui en Bretagne, cela peut arriver chez nous demain”, confie Mas. Ainsi, la réunion du samedi 3 décembre – même date que le rassemblement revendicatif prévu en Bretagne – a pour but de provoquer une dynamique nationale. “En 2014, les actions étaient trop dispersées. Mais cette année, nous aimerions créer un rassemblement dans plusieurs en villes en France, le même jour”, reprend le fondateur du collectif.
Éveil des consciences
En 2017, le collectif espère réunir une majorité des collectifs de free parties le même week-end, avec des rassemblements envisagés à Paris, Montpellier, Toulouse, Marseille, Clermont-Ferrand puis en Bretagne. Mas insiste sur la marche à suivre : “J’aimerais que les manifestants expliquent notre vision de la fête aux quidams dans la rue. Si tu es agriculteur et qu’on a couché ton herbe, à la fin de la fête, on te file un petit billet ! Le but est d’éveiller les consciences. Nous ne faisons pas ça pour l’argent sinon, on irait louer un parc expo avec des grosses têtes d’affiche !”