“Le vendredi 10 juillet 2015, aura lieu la première sortie synchronisée à l’échelle internationale pour les nouveautés musicales. Cette harmonisation, réalisée par les maisons de disques, les distributeurs de musique physique et numérique, et les artistes, permettra au public de découvrir les nouveaux titres et albums en même temps, où qu’il soit.”
Voilà un communiqué de presse de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) qui a le mérite d’être clair. Apriori donc, terminé les nombreuses dates de sortie d’albums en pagaille, presque toutes différentes en fonction des pays : le lundi en France et en Grande-Bretagne, le mardi aux États-Unis et au Canada, le mercredi au Japon, ou le vendredi en Australie. Les grands acteurs du monde de la musique ont enfin accordé leurs violons. La question, c’est pourquoi ? Une des réponses qui semble évidente : Internet. On le devine dans cette phrase du communiqué de presse : “Cette coordination internationale donnera à tous un accès légal simultané aux nouveaux enregistrements, et mettra un terme à la frustration de certains consommateurs.”
Internet n’a pas de frontière, et quand un album sort le lundi à 00h01 quelque part dans le monde, vous pouvez être quasi certain de pouvoir l’écouter sur votre ordinateur, de l’autre côté de la planète, à 00h02 — mais d’une façon plus ou moins illégale. D’où la frustration de certains consommateurs que cela peut engendrer. Et puis surtout, à quoi bon aujourd’hui garder une règle rendue obsolète à cause du Web ?
Paul McGowan, directeur général d’Hilco Capital, propriétaire de la grande chaîne de magasins britanniques HMV, déclarait d’ailleurs dans un communiqué diffusé par l’IFPI : “De façon toute simple, les nouveautés musicales doivent débarquer en ville au moment où les gens sont dans la rue.”
Néanmoins, comme le souligne la présidente de l’IFPI Frances Moore pour Liberation, ce jour de sortie harmonisée reste un simple accord mais ne constitue pas une obligation légale, ce qui n’empêchera donc pas les artistes ou les producteurs qui le souhaitent de sortir un album un autre jour. « Mais il y a une majorité claire en faveur de cette décision, je pense que finalement tout s’alignera. » Le but de la manœuvre ? “Relancer le marché du disque” espère Lise-Olivia Villat, responsable musique des supermarchés E. Leclerc en France. PS : Dès le 10 juillet prochain, Les Tops hebdomadaires seront également publiés le vendredi et ces classements, réalisés en France par GFK, comptabiliseront les meilleures ventes et écoutes, du vendredi au jeudi.