L’édition 2016 du Sónar qui vient de s’achever ne nous aura rien épargné : grève du métro en plein festival pour réclamer une hausse de salaire (comme quoi, il n’y a pas qu’en France qu’on manifeste), pas d’Uber puisqu’ils sont interdits, et des taxis qui, en plus de boycotter la zone du festival, deviennent invisibles par temps de pluie (qui aura été une compagne fidèle pendant ces quelques jours). Bref, on vous laisse imaginer la pagaille à l’heure où la ville s’apprête à recevoir plus de 250 000 festivaliers, soit près d’un quart de sa population.
Malgré des éléments déchaînés donc, resteront quelques moments inoubliables :
– le live de Jean-Michel Jarre, dont la mise en scène était tout simplement sublime
– le lever de soleil après une averse qui aura trempé tout le public, resté stoïquement sous les gouttes pour apprécier le show de DVS1 et Rødhåd (grand bien leur en a pris)
– les parties d’autotamponneuses avec Jerry de Liverpool, un quinqua sympathique ayant perdu tous ses amis depuis deux jours mais qui reste très généreux au moment de partager son absinthe et son marocain
– Ben Klock qui achèvera les jusqu’au-boutistes dimanche matin
– le personnel du festival, enfin, toujours sympathique et accueillant malgré l’état d’ébriété avancé de la plupart des convives (et de certains reporters…)
Une aventure parfaitement illustrée par Gaétan Clément, un jeune journaliste freelance lyonnais. Noctambule et passionné de musique, il s’adonne depuis les années 2000 au reportage nightlife. C’est au DV1 de Lyon que sa carrière a véritablement commencé, en 2008, après l’achat de son premier Reflex. En 2013, il crée sa société et tisse des liens avec les structures lyonnaises (Le Sucre, Arty Farty, Papa Maman, Ninkasi …), privilégiant la techno mais flirtant aussi avec les événements dubstep, trance, roots ou plus punk.
Du 16 au 18 juin, Gaétan s’est rendu à Barcelone, pour immortaliser le Sónar Festival dont il garde un très bon souvenir : “J’ai aimé le large spectre musical offert par le festival ; les sites jour et nuit – sans être exceptionnels – étaient spacieux et très bien utilisés, c’est ce qui m’a le plus plu en dehors des shows : le fait de pouvoir respirer.” Et l’espace, le chasseur d’instants se l’est approprié, pour nous livrer une série d’images hallucinantes de précision. La sélection a d’ailleurs été difficile en rédaction, ce qui explique le si grand nombre de photos retenues.
Chacune des images de Gaétan semble unique. Le cadre, l’angle, les couleurs, les lumières… L’émotion transmise est toujours différente. On y croise Richie Hawtin, Laurent Garnier ou Boys Noize mais surtout l’incroyable public du Sónar. Le photographe en parle dans ces mots : “Le public était joyeux, assez bon enfant, avec la présence de familles et d’enfants en bas âge en journée.“
“Ce qui me plaît le plus, ce sont les mélanges de lumières, les mouvements et les bonnes vibes”, conclut Gaétan. De retour à Lyon, le jeune homme poursuit son ascension dans les coulisses d’événements festifs, chassant un instant toujours plus beau et véritable.
© Luna Medina