Les personnes qui dorment mal seraient plus exposées aux traumatismes

Écrit par Valentine Watrin
Photo de couverture : ©DR
Le 10.01.2018, à 16h30
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Écrit par Valentine Watrin
Photo de couverture : ©DR
Une étude récente menée par le Journal of Neuroscience établit un lien direct entre le sommeil paradoxal et le stress post-traumatique. Dormir – et plus particulièrement rêver – aurait une importance toute particulière sur ce type de troubles. Et si le manque de sommeil faisait de nous des êtres angoissés ?

L’histoire d’amour avec notre lit atteint presque toujours des pics d’intensité après une soirée bien arrosée. En un battement de cils, on se glisse sous la couette pour s’abandonner aux bras de Morphée. Car, pour beaucoup, la consommation de psychotropes est associée à un sommeil de plomb. Pourtant, les spécialistes du sommeil s’accordent à dire le contraire : l’alcool provoque un endormissement express mais plonge dans un sommeil de mauvaise qualité qui rend presque impossible le repos.

Plus récemment, le Journal of Neuroscience publie cette étude encore plus préoccupante : les personnes sujettes à un sommeil de mauvaise qualité seraient plus vulnérables à l’état de stress post-traumatique (ESPT) – état de stress aigu qui fait suite à un choc et se traduit par des symptômes violents. Les chercheurs de l’Université de Rutgers, guidés par le spécialiste en neuroscience Itamar Lerner, sont catégoriques : il y a un lien direct entre manque de sommeil et vulnérabilité au stress.

Lerner et ses collègues ont observé les différentes étapes du sommeil : pendant la nuit, le cerveau traverse naturellement cinq phases qui se clôturent par un état appelé sommeil paradoxal. Pendant le sommeil paradoxal, les neurologues ont observé un mouvement oculaire rapide (MOR) qui accompagne les moments où nous rêvons. Le MOR correspond à un mouvement des yeux allant de gauche à droite à un rythme soutenu pendant que les paupières sont closes. Et c’est justement pendant ce sommeil paradoxal que l’on se repose le plus, et le mieux.

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Plusieurs études mettent en avant la mauvaise qualité du sommeil paradoxal chez les victimes de l‘ESPT. Mais les recherches menées par Lerner et son équipe mettent en avant un raisonnement nouveau : ces altérations du sommeil seraient liées au mauvais sommeil des victimes avant leur traumatisme, et non les conséquences symptomatiques du stress post-traumatique.

Ces recherches posent question : améliorer la qualité de son sommeil permettrait-il de nous protéger du stress et d’éventuels traumatismes ? C’est ce que suggèrent les chercheurs de l’Université de Rutgers. Ils recommandent de passer plus de temps en sommeil paradoxal. Et pour cela, pas de solution miracle, il faut simplement adopter des habitudes de sommeil saines.

L’expérience menée par Itamar Lerner et ses collègues s’appuie sur l’examen minutieux du sommeil de 34 personnes, toutes surveillées par des bandeaux permettant de mesurer les ondes cérébrales. A travers le conditionnement à la peur, procédé qui consiste à associer la peur à certains objets, les chercheurs ont fait en sorte que certains éclairages suscitent de l’angoisse chez les sujets de l’expérience. Et le résultat est sans appel : les sujets les moins exposés au sommeil paradoxal sont aussi ceux qui répondent le mieux aux stimuli de la peur et de l’angoisse.

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Dormir peu et mal serait donc un facteur favorisant le stress et l’état de stress post-traumatique, et non l’inverse. Et si l’étude est à prendre avec du recul, elle reste néanmoins l’occasion de rappeler l’importance cruciale du sommeil, et surtout de privilégier la qualité à la quantité. Raver pendant 48h non-stop n’est pas tout à fait sans conséquence pour la santé. Alors faire la fête, oui, mais avec (un peu de) modération.

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