« À toutes celles et ceux qui se demandent pourquoi une telle volonté de faire la fête pour ce nouvel an, la réponse tient en quelques mots : une année de tristesse, d’anxiété et de privations. »Dans une tribune adressée au journal Libération, les organisateurs et organisatrices de la fête sauvage du Nouvel An à Lieuron près de Rennes ont décidé de prendre la parole afin d’expliquer ce qui les a poussés à monter, en plein milieu de la crise sanitaire, cet événement qui a depuis été très largement critiqué par les médias.
En plus de souligner la manière dont les espaces de culture ont été sacrifiés par le gouvernement, le collectif précise à Libération « qu’il existe aussi des vies déséquilibrées par cet état de morosité ambiante et d’isolement constant ». Pour faire face à ce climat, il précise : « Nous avons donc répondu à l’appel de celles et ceux qui ne se satisfont pas d’une existence rythmée uniquement par le travail, la consommation et les écrans, seul·e·s chez eux le soir. Notre geste est politique, nous avons offert gratuitement une soupape de décompression. Se retrouver un instant, ensemble, en vie. »
Les organisateurs et organisatrices rappellent également les très nombreuses précautions Covid ayant été prises avant la fête ainsi que les consignes strictes qui s’appliquaient à la soirée sur ce sujet. Ils soulignent aussi les 1 650 amendes distribuées par la Police à des jeunes pourtant déjà durement touchés par la crise économique selon eux, ainsi que les lourdes poursuites qui ont été engagées envers eux par le gouvernement.
Le collectif conclut : « Mais ces fêtes sont un vecteur d’espoir et de cohésion sociale pour des centaines de milliers de jeunes, de toutes classes et de toutes origines. Elles sont ce qu’elles sont, mais elles sont surtout le reflet de toute une partie de notre société que nos gouvernant·e·s ne pourront éternellement continuer d’ignorer. Ainsi, en ces temps si troubles, nous sommes fièr·e·s d’avoir pu redonner le sourire à quelques milliers de personnes, ne serait-ce que l’instant d’un «raveillon» de nouvel an ! »
L’intégralité de la tribune est à lire sur le site de Libération.