« Les festivals ne vendent plus de musique à des passionnés mais un public à de grandes multinationales. » Ce sont les mots de Victor Lenore, journaliste à Voz Populi interviewé dans un documentaire d’Arte sur le business des festivals en Espagne. 10 minutes suffisent à Vox Pop pour dresser un bilan sombre de l’évolution des macros-festivals détenus par des firmes américaines comme par exemple LiveNation, soutenue à hauteur de plusieurs millions d’euros par des fonds publics espagnols. Pesant plus de 10 millards de dollars et s’exportant dans 40 pays, cette entreprise favorise son catalogue d’artistes internationaux tel que Beyoncé ou Depeche Mode, au détriment des musiciens locaux qui peinent à encaisser de bons cachets.
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Autre problématique de ce business juteux (400 millions d’euros par an) : les conditions de travail des 300 000 employés annuels de ces festivals. Avec des journées de travail pouvant s’étirer jusqu’à 20 heures pour certains, rémunérées au plus bas seuil et entrainant de nombreux accidents, les conditions de travail sont devenues extrêmement précaires malgré la loi espagnole qui impose des pauses régulières après 12 heures de travail.
Le documentaire met donc en lumière la main mise de ces multinationales qui détruiraient à petit feu la scène émergente, les professionnels du milieu, ainsi que le public, contraint de payer le prix fort.
Le documentaire est à voir ci-dessous, disponible aussi pendant un an gratuitement sur le site d’Arte :