On voit un total de presque 240 000 écoutes sur son premier EP officiel Tout est magnifique via SoundCloud, et ce, quelques jours après son passage aux Trans Musicales de Rennes (dont l’écho qui nous parvient ne tarit aucune éloge).
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Le remix de Jacques inspiré de son installation dans un squat
Jacques Auberger, qui se fend aussi parfois de posts Facebook poético-délirants, a lancé fin novembre son application qui rend toutes choses magnifiques. “C’est un délire : ça rajoute un moi-même sur les photos des choses que les gens veulent magnifier.”
Par ce même procédé, l’ami Jacques vient de nous faire parvenir ses cinq outils de studio essentiels, pour produire, mais bien plus encore. Il précise à ce propos :
“Compte tenu du fait que je suis un humain comme tout le monde, ce qui est essentiel pour moi est aussi essentiel pour les autres : une fourchette, un téléphone, un stylo, une multiprise, un tout-à-l’égout, etc… Du coup, je me suis dit que j’allais plutôt parler des trucs qui ne sont pas essentiels mais qui servent de bonus dans ma vie pour être bien, passer du bon temps, et entre autres, faire de la musique. Désolé si j’écris comme je parle.”
Les 5 outils essentiels de Jacques
1/ 45000 de Electro Harmonix : un looper
C’est un mini enregistreur quatre pistes qui, une fois synchronisé en MIDI avec le reste de mon instal’, me permet d’enregistrer, superposer et boucler des petits bouts de sons. Ce qui est hyperpratique, surtout vu que la musique est souvent une histoire de son, de boucles et de superposition de boucles de son. Boum, j’ai une idée, boum je la joue, boum elle continue de se jouer en boucle. Et ça, quatre fois en même temps, ou huit fois pour moi parce que j’aime tellement cette machine que j’en ai chopé deux.
2/ Pyramid de Squarp Instruments : un séquenceur MIDI ultime
Cette machine est énorme. Son utilité paraît difficile à comprendre pour quelqu’un qui ne connait pas trop les synthés, le langage MIDI, tout ça, mais en vrai, c’est très simple quand on se concentre une minute : ça permet de jouer les synthés à ta place, de faire genre ça tourne les boutons de tes machines et de déclencher plein de changements de sons selon une partition détaillée à l’avance et/ou modifiée en temps réel. Avec ce truc, je fais ce que fait le looper mais au lieu de looper le son de ma voix ou des bruits d’objets, je peux looper le fait de jouer mon synthé, le fait de changer un réglage, le fait de déclencher les sons de ma boite à rythme. Ca tombe à pique parce que la musique est de plus en plus une histoire de jouer un synthé, de changer des réglages, ou de déclencher des sons.
3/ Un micro piézo
Ça, c’est de la bombe, ce sont des micros de contact. C’est ce qui permet d’enregistrer le bruit d’un objet sans avoir besoin d’utiliser un micro normal qui enregistre aussi le bruit de la pièce, donc qui peut potentiellement faire un larsen en concert, donc qui peut potentiellement foutre en l’air l’harmonie de ton morceau dans le cas ou le larsen ne collerait pas avec la tonalité du morceau en cours. Le micro piézo enregistre uniquement les vibrations de la matière contre laquelle il est collé, et perso, j’en ai plein pour mettre sur les objets que les gens me ramènent en concert. En plus ça coute pas cher, en les soudant moi-même, je m’en tire à 5€ pièce.
4/ D’accord avec mon corps de Louise L Hay
C’est un bouquin que ma mère a dans sa bibliothèque à Strasbourg. La relation entre le corps et l’esprit n’est pas évidente à cerner, et c’est le sujet d’énormément de livres et de débats. En vrai je crois que le corps influence l’esprit et l’esprit influence le corps en même temps. Ce livre associe des symptômes physiques avec des façons de penser, pour que le changement des pensées puisse guérir les symptômes physiques. C’est davantage un guide à consulter qu’un livre à lire d’une traite : lorsque j’ai mal quelque part, je l’ouvre et je vois ce qui est écrit, parfois ça me parle, parfois ça sonne comme du gros bullshit. Mais dans les deux cas, ça me pousse à vouloir changer ma façon de penser, donc de rester jeune, donc de rester flexible, donc de s’adapter au changement permanent.
5/ Un rouleau de peinture + une perche
Comme on en avait déjà parlé sur Trax, j’ai participé à l’ouverture de plusieurs lieux alternatifs, certains foireux, d’autres moins, et à force de débarquer dans un lieu crado pour le rendre exploitable, j’ai fini par me découvrir un amour de la peinture en bâtiment.
J’adore le concept de « avant/après », j’essaye de peindre le plus vite possible pour que les gens qui sont venus la veille débarquent le lendemain et hallucinent à quel point le spot est clean. On se rend mieux compte du potentiel d’un lieu lorsqu’il est fraîchement repeint. Quand je m’occupais de l’étage musique du Wonder, j’étais parti chercher de la peinture à La Réserve des arts avec Alice et Julien, et quand on est rentrés, j’ai été pris d’une frénésie de peinture. J’étais tellement saucé d’avoir ce lieu à disposition que je me suis mis sous café et j’ai peint en pers de 23h à 18h. J’ai même fait le sol, c’était débile. Du coup, les rouleaux de peinture c’est la base, je les aime bien larges et pas trop poilus. Ça me fait penser que je parle déjà de mon amour pour la peinture dans le troisième épisode de chronique d’un squat.
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Retrouvez Jacques aux Nuits Electriques le 11 et 12 décembre à Lille