Franke Daso, virtuose de la musique électronique est mort à 37 ans. Il est l’auteur de plusieurs morceaux-phares des dancefloors de Berlin, dont Meine, ici en écoute.
Pour se faire une idée de l’univers de Franke Daso, il faut imaginer un petit gars né à Pune, dans l’Ouest de l’Inde, et qui à 5 ans utilise le dancefloor de la boite de nuit de son père comme terrain de jeu. Miles Davis et Hendrix ne sont pas loin, tout comme les tubes pop diffusés à la radio qui le marquent durablement.
Le premier maxi de Daso, Daybreak (sorti sur le label My Best Friend), sort sans crier gare en 2006 et devient immédiatement un tube house au long cours joué dans les clubs du monde entier. Il capte ainsi l’attention de la scène internationale et sort dans la foulée un maxi chez Connaisseur Recordings (Adventure EP, NDR). Deux ans plus tard, le label de Detroit, Spectral Sound, s’intéresse de près à Daso qui vit alors à Cologne. Arrive alors Meine, hymne techno terriblement spatiale, playlisté pendant des mois par les plus grands. Daso étire ses mélodies simples et fluides sur les huit minutes du morceau. Le genre d’écho imparable qui ne vous lâchent plus.
Sa réputation est alors faite sur les scènes techno et house. Daso impressionne par la diversité de son travail. Il enchaine avec des sorties chez Flash Records, Session Deluxe et Motor Music. On ne compte plus le nombre de DJ’s jouant ses morceaux ni le nombre de compilations sur lesquelles ils se trouvent. Il faut réécouter celle de Dubfire pour Mixmag, sur laquelle Meine est le morceau phare pour s’en convaincre. Son approche pop reste un moteur de ses créations. Il ira même jusqu’à produire une chanson, Gespenster, pour le parolier allemand Jens Friebe.
Mais c’est à l’occasion de ses performances live que Daso révèle tout son talent. L’aisance avec laquelle il passe d’une house mélodique pleine d’émotions au chaos des hymnes rave est extatique. Il contrôle la foule avec amour et style : « La musique et l’amour sont les deux choses les plus importantes dans ma vie, et c’est le message que je veux diffuser à travers mes morceaux. Pas seulement l’amour des gens, mais l’amour de tout les êtres vivants et de toutes les choses. » Les personnes présentes lors de la label night Popcorn en décembre 2012 au (feu) Culture Hall (Paris) peuvent en attester ! Le DJ jouera d’ailleurs sous les couleurs du label partout en Europe.
Ce sera l’équipe de Popcorn qui sera d’ailleurs la première à miser sur lui en France. La rencontre s’est faite par l’un des artistes du label, Eliott Litrowski, qui présente Daso à Siler & Dima. S’en suit un remix sur l’EP Home de Louca puis l’idée de faire un maxi complet est née de l’amitié qui les unie aujourd’hui. Avec All My People, Daso nous emmène dans les profondeurs d’un savant mélange de techno et de house, témoin d’une forme de maturité dans ses productions, qu’il viendra compléter avec un deuxième maxi Immer. Un ton juste et une basse lourde, au sommet d’une carrière très impressionnante, déjà regrettée.
RIP Daso Franke. Deeply saddened to hear of his passing after a long bout with cancer. Daso possessed a unique gift for graceful melody which matched his generous spirit & reached fans around the world. His music will live on. A Spectral Sound favorite: https://t.co/Wv3RsaogPu
— Ghostly (@ghostly) 2 avril 2018
Vous pouvez retrouver l’essentiel de la discographie de Daso Franke à travers ces liens Soundcloud et Discogs.