Le Trax Lab : la nouvelle platine Sony qui numérise vos vinyles en HD

Écrit par Fouad Bencheman
Le 13.07.2016, à 16h30
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Écrit par Fouad Bencheman
Cette semaine, nous inaugurons le Trax Lab, une rubrique qui a pour ambition de tester en long, en large et en travers le meilleur des produits audio du moment. Pour créer ce laboratoire sonore, nous avons mis en place une grille de lecture un peu spéciale afin de vous conseiller au mieux. Au milieu des câbles, du polystyrène et des cartons, nos meilleurs experts se concertent, se chamaillent et trouvent un point de compromis par une note sur 10. Vous avez 10 minutes devant vous ? Voici un test de la dernière platine Sony PS-HX500 en format XXL.

Sony PS-HX500

Mais qui est qui ?

Sauf si vous êtes un ermite et que vous profitez de votre sortie annuelle vers la civilisation pour lire ce test, vous n’avez pas dû échapper au grand retour de la platine vinyle. L’engouement est indéniable, les preuves irréfutables. Les événements autour de la galette ronde se multiplient, les chiffres de vente progressent et les marques réinvestissent le secteur avec leurs gros sabots. On pense notamment à la marque japonaise Panasonic qui ressuscite l’iconique platine SL-1200G de Technics. Pour faire un retour remarqué Sony capitalise sur sa marotte favorite : le son “High-Res” ou “Haute-Résolution”. Suffisant pour détrôner les champions des platines milieu de gamme que sont l’autrichien Pro-ject et l’anglais Rega ?

Incontournable

Présentée en début d’année lors du CES 2016 de Las Vegas, cette platine USB nous avait laissé pantois. L’avantage concurrentiel de la PS-HX500 ? Madame se paie le luxe de ripper les vinyles dans un format de compression sans pertes. Autrement dit sous un format de fichier DSD (.DSF) ou PCM (.WAV), que beaucoup d’audiophiles (nous compris !) considèrent comme le nirvana musical. Certes, les platines USB sont déjà légion, mais elles permettent pour la plupart une numérisation de vos galettes au format mp3. Le résultat s’en trouve donc mitigé. La dynamique et le grain, subtilités propres au son analogique, ne sont pas retranscrits avec autant de détails et de profondeur. Un avantage concurrentiel sur lequel nous allons revenir.

« Japanische Qualität »

Côté matériel, Sony fait dans la simplicité d’usage, sur le dessus un seul gros bouton rotatif d’allumage et de sélection de vitesses (33 ou 45 tr/mn). Le plateau en aluminium moulé, entrainé par courroie et les amortisseurs en caoutchouc sont d’excellente facture. Le bras de lecture, droit et manuel, arbore une cellule fixe de type MM. Hormis l’ajustement de la force d’appui et de la balance, peu de réglages seront nécessaires pour profiter pleinement de vos microsillons préférés. De plus, la platine bénéficie d’un dispositif antiskating et d’un système de repérage du bras. Des détails qui ne devraient pas tomber dans l’oreille d’un (débutant) sourd. Autre particularité, la PS-HX500 est dotée d’un préampli phono RIAA. Cette platine peut donc se raccorder à n’importe quel système audio existant. Le produit respire la robustesse. C’est bien, c’est beau, c’est japonais. Rien à redire.

La fête des copains, pas des voisins. 


Vous l’aurez sans doute déjà compris, ce beau bébé ne se destine pas au scratch ou au Djing pour enflammer vos soirées. La PS-HX500 se savoure plutôt dans un salon, bien confortablement assis dans le Chesterfield chez papa ou dans son canapé Ikea avec ses potes. Pour jauger de sa qualité sonore, nous avons donc choisi deux vinyles plutôt détente et une enceinte Sony GTK-XB7 pour pousser les décibels. On enfourne donc la première galette, un classique : Curtis Mayfield – “If There’s a Hell Below We’re All Going to Go”

Dès l’intro et ce jusqu’à environ 1mn15, le son est dynamique, les tonalités psychédéliques nous enveloppent et en fermant les yeux, on se croirait presque transporter dans un décor digne du festival australien Rainbow Serpent. Par la suite, la voix funk de Curtis Mayfiled conserve de l’épaisseur sans aucun nasillement. Si l’écoute de cette chanson en format mp3 met de bonne humeur, sa version vinyle sur cette platine pousse la jovialité dans ses derniers retranchements. Sourire béat, enfournons la seconde galette : Acos Coolkas – “Stellar Way”

Pas content !

D’un point de vue design dès qu’on approche le prix moyen de 500 euros , c’est un peu la guerre des clones chez les fabricants de platine. L’ensemble des constructeurs, et Sony ici ne déroge pas à la règle, font dans l’extrême minimalisme. Du noir, du noir et du noir. Comme si un design orignal serait contre-productif. Que la moindre fantaisie annihilerait la curiosité des puristes, qui érigeraient de suite l’objet au rang de gadget. Sans avoir fait d’études empiriques précises sur la question, force est de constater par vos retours sur ce site, que la sociologie des amateurs de vinyles est en pleine mutation. Le public rajeunit et ses desiderata en matière de design ne sont pas les mêmes qu’à l’âge d’or des platines vinyles. La PS-HX500 est certes très élégante dans sa sobriété. Mais elle ne parvient pas à révolutionner les codes esthétiques existants. Certains penseront que nous ergotons sur un détail. Mais si un constructeur pouvait amener un peu de fantaisie dans ce monde monochrome, c’était bien Sony. Bien, arrêtons de pinailler maintenant, car c’est bien là le seul vrai “défaut” de cette platine.

On s’en souviendra…

Actuellement la platine PS-HX500 de Sony est la seule à proposer une fonction numérisation labellisé “Hi-Res Audio”. Cette platine garantit un encodage analogique/numérique jusqu’en 24 Bits/192 kHz, voire en DSD 5.6 MHz. Soit le Saint-Graal sonore. Et le tout s’exécute avec une simplicité déconcertante. Il suffit de télécharger un logiciel gratuit, de relier en USB la platine à votre ordinateur et d’appuyer sur le bouton enregistrer. Le logiciel offre une interface très facile d’accès même pour les néophytes. On peut éditer les pistes, sélectionner le format d’enregistrement, indiquer les titres des morceaux et exporter des fichiers. Il est donc possible de jouir de la totalité de sa vinylothèque en voyage avec un baladeur audiophile ou chez ses amis en se branchant sur un matériel hi-fi d’assez bonne facture. Et ce, sans emporter une seule de ses galettes sur soi. Petit conseil, prévoyez de la place sur vos périphériques de stockage, un album d’une dizaine de morceaux dans ce format de fichier peut rapidement peser entre 1,5 et 3 Go.

Arbre généalogique

D’un point de vue numérisation, la PS-HX500 est unique. Mais en tant que simple platine vinyle, elle nous fait penser à d’anciennes conquêtes à la rédaction. On pense notamment très fort à la Denon DP-300F. D’ailleurs si la numérisation vous importe peu ou si votre porte-monnaie ne permet pas de craquage estival, on vous la conseille car elle coûte un peu moins chère.

Conclusion 


Quoi ?
Une platine vinyle d’écoute de loisir au design propret et solide.

Pourquoi l’acheter ?
Avec une fonction numérisation “haute-résolution” cette platine fera le bonheur des collectionneurs de vinyles. Ils pourront ripper et stocker facilement leurs microsillons préférés avec une qualité sonore jusque-là inégalée.

Pourquoi la snober ?
Si la fonction numérisation ne vous intéresse pas, il existe une flopée d’autres platines d’écoute moins chères et tout aussi efficaces.

Astuce de la rédaction 
Vous faites payer à vos potes 2 euros pour numériser leur galette favorite. Au bout de la 232ème fois, votre platine est remboursée et votre réputation de pingre clairement établie. Il va falloir choisir.

Note globale : 8,5 / 10

Platine vinyle PS-HX500
Prix : 464 €
Disponible : ici

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