Que reste-t-il de l’engagement politique qui a longtemps animé la techno ? Pas grand chose, diront certains. D’autres, plus optimistes, privilégient l’action à l’accablement et portent à bout de bras des projets novateurs, engagés et ancrés dans le réel. Comme le Trans-Porteur, conçu avec Technopol et 22emesiècle, et porté par Raphael Bosch-Joubert, technophile écolo engagé, qui alimente avec attention un carnet de bord retraçant les avancées du projet.
Le camion, d’environ 38 tonnes, circulera lors de la Techno Parade et portera sur son dos un bien joli plateau : S3A, Madben, Oniris, Behzad et Amarou, Lecomte de Brégeot, P.Moore, Logickarma. Autonome et responsable, écolo et connecté, le char en question tourne au biogaz (comprenez aux poubelles), en plus d’être muni de panneaux solaires pourvoyeurs d’énergie, d’un mur végétal et de tissus recyclés. Sans oublier la scénographie, mijotée aux petits oignons.
La COP21 en ligne de mire
À quelques mois de la COP21 — conférence sur le climat dont le timide préambule est lancé aujourd’hui — , le Trans-Porteur entend prouver que les musiques électroniques, inextricablement liées aux nouvelles technologies, peuvent revêtir des aspirations écologiques. “La scène électronique a toujours été en avance sur son temps, elle est par nature tournée vers l’avenir, estime Raphael, notre interlocuteur. Et aujourd’hui, les questions d’avenir tournent autour d’un enjeu urgent et crucial : le climat.”
Et quelle meilleure tribune que la Techno Parade pour sensibiliser la jeunesse ? “Le Trans-Porteur entend mobiliser en vue de la COP21, explique Raphael. On utilise de manière disruptive la forte exposition médiatique du plus grand événement électronique d’Europe, pour déclencher, on l’espère, une mobilisation autour des changements climatiques”. La ligne de mire : la Grande marche pour le Climat, puis la COP21.
Forêt de rollers et de partenaires
Né sous l’impulsion de 22emesiecle et Technopol, le Trans-Porteur a du s’entourer de multiples partenaires et soutiens pour exister. Des entités qui gravitent dans des univers parfois éloignés (Région Ile-de-France, Enercoop, Avaaz, Ned énergie, Sillia VL, nous-mêmes), et qui se retrouvent sous la même double égide — écologie et musiques électroniques — avec un enthousiasme non dissimulé. “Il est tout de même rare de voir des organismes si différents se rassembler pour un même projet” constate Raphael, l’air à la fois étonné et satisfait.
Un curieux partenaire participera aussi au convoi. Il s’agit de Planet Roller, et vous les reconnaîtrez sans problème dans la traditionnelle foule d’allumés qui compose la Techno Parade. Eux considèrent le roller non seulement comme un loisir et un sport, mais comme un vecteur de voyages, et souhaitent prouver — non sans humour —, sapés en arbre et perchés sur leurs roulettes, qu’un mode de circulation dite douce pour la planète tout autant que pour nos congénères est possible. Ça promet.
Suivez le trajet du Transporteur par ici :