Le périple de Molécule sur la banquise du Groenland va être raconté dans un beau livre

Écrit par Isma Le Dantec
Photo de couverture : ©D.R.
Le 23.11.2018, à 16h43
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©D.R.
Écrit par Isma Le Dantec
Photo de couverture : ©D.R.
Après 34 jours sur un chalutier en mer du Nord pour 60°43′ Nord, Molécule s’envolait il y a un an pour le village très isolé de Tiniteqilaaq au Groenland. Il revenait quelques mois plus tard avec un album à couper le souffle, -22.7°C, emplis de grincements d’icebergs, de lumières glaciaires, de nappes boréales et de beats tranchants. Poussant l’immersion encore plus loin, Molécule publie ce vendredi 23 novembre aux éditions Classic Paris un livre photographique et épistolaire qui met des mots sur les sons et des images entre les notes.


« C’est un village un peu fantomatique, il n’y a pas de rue, pas de voiture, juste des petits chemins, avec un côté dépressif, mélancolique. (…) J’ai loué une cabane avec l’électricité, mais sans d’eau, ni toilettes, ni douche. Dedans, j’ai recréé un studio entier avec plein de synthés et de micros, un peu comme sur le bateau. » C’est en ces termes que Molécule racontait à Trax son incroyable aventure enneigée au bout du monde, dans le village de pêcheurs de Tiniteqilaaq où il établit résidence de janvier à mars 2017. 

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Lorsqu’il rentre de voyage, Molécule porte dans sa valise non seulement un album hors du commun, mais aussi un livre qui complète l’immersion : mi-carnet de voyage mi-recueil poétique, l’ouvrage « témoin d’une aventure radicale » est jonché de pensées spirituelles du compositeur auxquelles s’ajoutent des photographies sur double page, déserts blancs et ciels rougeoyants. Deux 45T translucides accompagnent à l’oreille la lecture du livre de plages de silences, enregistrés au coeur de l’Arctique ou dans la chambre anéchoïque de l’IRCAM.

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À son retour, Molécule relatait : « J’ai fait parler le silence, j’ai écouté le travail de la banquise… C’est une musique forte en émotions. Quand on enregistre du silence sur la banquise, on est en connexion avec un désert blanc, et on va au plus profond de soi dans les peurs qu’on peut avoir. Le silence est assez effrayant, et à l’inverse, j’ai des morceaux d’extase totale. Il y a une lumière exceptionnelle dans ces régions, en plus des aurores boréales. Je revois cette image quand je suis arrivé en avion d’Islande. On était cinq dans un petit coucou à hélices pour aller au bout du monde, et au moment où la terre s’est dévoilée derrière les nuages, j’étais presque au bord des larmes de voir cette terre vierge. On a envie d’en prendre soin, il y a quelque chose de très mystique. Même si je ne suis pas trop branché spiritisme, ces vallées, ces fjords, ces montagnes, on sent que c’est habité. » 

Le livre, disponible en 300 exemplaires, permettra de patienter jusqu’à la prochaine aventure du prolifique compositeur de l’extrême, qui n’a pas prévu de s’arrêter là : « À chaque fois que je reviens, j’ai envie de repartir pour une nouvelle aventure. Là, je n’ai rien de planifié, mais le prochain album sera encore une épopée. Pourquoi s’en priver ? »

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