Ce passage est extrait de l’article « Romain Gavras, cinéma pop moderne », à retrouver sur 2 pages dans le n°214 de Trax Magazine « Les Queers prennent le pouvoir », dont le rédacteur en chef est Kiddy Smile.
« La musique m’inspire les thèmes, les personnages. Chaque personnage a sa musique intérieure. J’aime construire les situations en ayant une musique en tête, ça m’aide dans mon processus de création. » Souvent au premier plan dans le travail du réalisateur, la musique joue ici un rôle tout particulier dans la narration et les références ne sont jamais gratuites. SebastiAn, qui a travaillé avec Romain Gavras sur la bande originale, résumait cette ambition : « Romain a juste choisi les morceaux qui collaient le mieux aux scènes, peu importe de qui ils étaient. Si les mecs avaient écouté autre chose que du PNL dans leur bagnole, ça aurait sonné faux. » Michel Sardou, Booba, Laurent Voulzy, Jul, Daniel Balavoine ou PNL se croisent donc dans une bande originale toujours pertinente et à l’image du film, populaire. « Je pense que c’est important de l’ancrer dans une réalité musicale française et européenne. C’est pour ça que c’était essentiel pour moi d’utiliser des morceaux populaires et d’avoir SebastiAn qui est français et Jamie xx qui est anglais pour travailler avec moi sur la BO. »
Franciser le propos, démythifier le polar, mêler du PNL à du Balavoine, tout cela rapproche le film de son public. Portant constamment son regard sur des personnages du quotidien, Romain Gavras a fait de l’idée de « populaire » un point central de son travail.