Le Ministère de la Culture s’engage à intégrer le secteur électronique au plan de relance

Écrit par Sarah Pince
Photo de couverture : ©Laurent Vu
Le 01.09.2020, à 12h58
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©Laurent Vu
Écrit par Sarah Pince
Photo de couverture : ©Laurent Vu
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Ce vendredi 28 août, les représentants des professionnels de la musique électronique ont été reçus par le Cabinet de Roselyne Bachelot. Une rencontre demandée par les acteurs du milieu pour trouver des solutions d’urgence et relancer l’activité du secteur, avec comme enjeu majeur l’intégration des musiques électroniques au plan de relance.

C’est sur un ton bienveillant qu’ont été accueillis les 8 représentants de la sphère électronique ce vendredi 28 août au Ministère de la Culture. Parmi eux, Tommy Vaudecrane – président de Technopol –, Vincent Carry d’Arty Farty et Nuits Sonores, Déborah Hazotte de Dream Nation et Marion Delpech – rédactrice en chef de PWFM et co-fondatrice de Act Right – également membres de Technopol. Iels ont été reçu par Sophie Justine Lieber – directrice de Cabinet de Roselyne Bachelot – et Hélène Amblès – conseillère en charge de la création, du spectacle vivant et des festivals – pour dialoguer au sujet des aides possibles pour la sphère électronique dans le contexte actuel de crise sanitaire.

Soutenir les artistes et les structures

Au cours de cette rencontre, les représentants de l’écosystème électronique ont demandé une répartition plus égalitaire du plan de relance du secteur culturel. Mercredi dernier, Jean Castex avait annoncé un budget de 2 milliards d’euros dédiés à la culture dans le cadre du plan de relance économique. Une enveloppe de 7 millions d’euros est prévue pour soutenir les artistes non-intermittents et n’ayant pas pu bénéficier d’aides de la Sacem ou d’autres structures. Une demande a été formulée pour y intégrer les producteurs et les DJs. Un plan d’aide publique de 30 millions d’euros, habituellement consacré aux arts plastiques, pourraient aussi être élargi aux jeunes créateurs de musique électronique.

Les structures demandent également a être accompagnées dans la sauvegarde de leur activité. Un projet de création d’un réseau national rassemblant les acteurs de la musique électronique (lieux, producteurs, festivals…) est envisagé. Aussi en discussion, la mise en place d’un label pour protéger les infrastructures et lieux de fête.

Reprendre l’activité événementielle

La reprise des événements, élément essentiel à la bonne santé de l’écosystème électronique, est un autre point central de cette réunion. Le Ministère de la Culture cherche des solutions viables pour une reprise rapide de l’activité. Il prévoit de mettre en place des groupes de travail consacrés aux protocoles sanitaires intégrant les musiques électroniques. 

Alors que Roselyne Bachelot s’était engagée à défendre la fin de la distanciation physique dans les salles de concert assis, aucune mesure n’a été présentée pour le moment concernant les rassemblements debout, laissant les organisateurs d’événements électroniques dans le flou. L’OMS a travaillé à la recherche de solutions pour proposer d’autres formes d’événements qui pourraient être acceptés par les préfectures. Des lieux hybrides avec renouvellement de l’air pour limiter le risque de transmission du virus pourraient être intégrés au plan de relance. D’autres protocoles sanitaires sont actuellement en phase d’expérimentation.

Vers une meilleure représentation de la scène électronique dans le débat

Les représentants du secteur ont su défendre l’importance de la musique électronique dans l’écosystème culturel et économique français. À l’issu de cette rencontre, le Ministère de la Culture s’est engagé à intégrer la filière à la table des négociations au sein des commissions et comités stratégiques. « L’un des enjeux de cette rencontre était la reconnaissance de la sphère électronique comme élément majeur de la sphère culturelle en France. » explique Tommy Vaudecrane. Les acteurs du milieu ont également obtenu la représentation de la filière électronique aux États Généraux des Festivals qui se tiendront début octobre à Avignon.

Une étape positive et encourageante vers une meilleure prise en compte du milieu de la musique électronique dans les débats au sein des sphères décisionnelles. « Mais nous devons rester prudents. L’écosystème électronique reste très fragile. On ne criera pas victoire trop tôt. », déclare Tommy Vaudecrane. Des rencontres sont prévues dans les prochaines semaines pour poursuivre les échanges, notamment dans le cadre des États Généraux des structures culturelles et médias indépendants, initiés par l’appel des indépendants formulé entre autres par Arty Farty. Ils se tiendront les 6 et 7 octobre prochains à Lyon. Parmi les idées défendues pour le long terme, l’adaptation du régime d’intermittent pour les DJs et la recherche de solutions pour rendre le milieu de la musique électronique plus durable et résistant à d’éventuelles crises prochaines.

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