En quelques années, c’est devenu le son le plus emblématique du Kenya. Pourtant, le succès gengetone n’a pas encore dépassé les frontières de l’Afrique. Sans doûte parce qu’avec ses rythmiques infatigable et ces lyrics abrasive, ce style bouillant à le diable au corps et qu’il n’est pas si simple à dompter. Pour le comprendre, le plus simple reste sans doute de monter à bord d’un matatu, ces bus typiquement kenyans au sono rugissantes dont la journaliste Claudia Lacave raconte l’histoire le temps d’un long reportage publié dans le numéro 230 de Trax. Et si vous n’avez pas l’occasion d’aller faire un tour du côté de Nairobi, voici quelques morceaux emblématique du gengetone.
Dmore et Benzema – « Ochungula »
Sorti en 2017, « Ochungula » est l’un des premiers hits du genre. Avec sa rythmique syncopée et son style de rap nonchalant, le morceau a très largement contribué à définir le gengetone et à l’imposer dans toutes les rues de Nairobi. Il est aussi à l’origine de la création du collectif Ochungulo Family – formé par Nelly The Goon, Benzema et Dmore – originaire du quartier de Lang’ata et devenu en quelques années l’un des groupe les plus connus du gengetone.
Sailors – « Wamblambez »
Souvent montré du doigt à cause de ses postures outrancière et de ses textes explicites, le gengetone a trouvé un moyen de coder certains de ses lyrics en multipliant l’usage du sheng, un argot de la rue dérivé du swahili. Parmis certains de ses plus fervent utilisateurs, on trouve le groupe Sailors, originaire de la région de Ndenderu dans les provinces centrales du Kenya. Leur morceau viral « Wamblambez » sorti en 2019 reprend l’expression « Wamblambez, Wamyonyez! » qui sert à haranguer la foule.
Ethic – « Lamba Lolo »
Sorti en 2018 et signé du collectif Ethic issu de la région d’Umoja, “Lamba Lolo” est très vite devenu un hit sur Youtube avec plus de 4 millions de vues. La rythmique synthétique du morceau n’a pourtant pas plu aux radios et aux télévisions locales qui ont préféré bannir le morceau de leur programme sous prétexte que « Lamba Lolo » aurait une mauvaise influence sur la jeunesse. Ça n’a pas empêché les matatu de passer le morceau en boucle pendant des mois.
Femi One, Boondocks Gang, Mbithi, DJ Lytha : « Nyoko Nyoko »
Être une femme dans le monde ultra-masculin du gengetone n’a rien de facile. Mais Femi One a la peau dure. Avec des morceaux comme « Nyoko Nyoko », la rappeuse s’impose comme l’une des pointures du gengetone à venir et propulse le genre dans le futur.
Pour connaître un peu mieux le gengetone et la culture des matatu, ces énormes bus kenyans en forme de sound system géants, rendez-vous dans les pages du numéro 230 de Trax.
