Le festival Electrobotik Invasion annule son édition 2019 et met en cause la mairie

Écrit par Julie Radix
Photo de couverture : ©D.R
Le 18.07.2019, à 17h11
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Écrit par Julie Radix
Photo de couverture : ©D.R
Initialement prévu sur le Circuit Paul Ricard du 2 au 4 août, au Castellet, le festival Electrobotik Invasion a annoncé sur sa page Facebook que sa dixième édition n’aurait pas lieu. L’autorisation de vendre de l’alcool aurait en effet été refusée par la mairie. Cependant, les organisateurs pointent du doigt une autre raison : la méfiance des institutions face aux musiques électroniques. 

Une nouvelle annulation touche le monde des festivals de musiques électroniques. Aujourd’hui, le Electrobotik Invasion Festival a annoncé sur sa page Facebook que sa dixième édition n’aurait finalement pas lieu. Évènement majeur de la scène techno, trance et hardcore du sud de la France, il devait à l’origine se tenir du 2 au 4 août sur le célèbre circuit automobile Paul Ricard, situé dans la petite ville du Castellet. 

La raison ? Le refus tardif de la mairie d’octroyer aux organisateurs un débit de boisson, indispensable à la vente d’alcool sur le site du festival. Selon le communiqué, il paraissait donc « inenvisageable de se passer des recettes de la buvette », qui représentent près de 25% de ces dernières. Un risque financier trop conséquent pour les associations organisatrices, d’autant que le temps imparti pour contester juridiquement la décision – deux semaines – est excessivement restreint. 

En colère, l’équipe du festival pointe du doigt les raisons du refus de la mairie, jugées « aussi fausses qu’imprécises », alors que la préfecture avait en premier lieu rendu un avis favorable à la tenue de l’évènement. Plus étonnant encore : l’édition 2014 de l’Electrobotik Invasion Festival, également installée sur le circuit Paul Ricard, n’avait rencontré aucun problème pour obtenir ladite autorisation. 

Pour Karim Guerch, directeur de l’association Regarts en charge du festival, les motivations de la mairie sont toutes autres. « J’ai le sentiment que si on avait fait de la musique classique, ça n’aurait pas fait de problème. Les rapports avec la mairie étaient très cordiaux, on ne comprend pas ce retournement de situation », déplore-t-il. 

L’incident est en effet loin d’être une exception dans le milieu électronique. L’occasion pour Tommy Vaudecrane, président de l’association de défense et de reconnaissances des cultures électroniques Technopol, de dénoncer les obstacles récurrents rencontrés par ce type de manifestations: les avances financières considérables demandées par les prestataires, mais aussi l’incompréhension et la méfiance des petites collectivités. « Cet évènement est un exemple typique de ce qui peut tuer notre marché national des musiques électroniques », se désole-t-il. Il avoue également se poser la même question que l’équipe du festival dans son communiqué: « Les conditions d’organisation des manifestations culturelles ne sont‐elles devenues possibles que pour les grosses machines ? ». 

En 2017, l’Electrobotik Invasion Festival avait déjà été annulé face à l’opposition du maire de Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard.

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