Le coup de gueule de Nina Kraviz envers le public techno australien

Écrit par Lucien Rieul
Photo de couverture : ©Olivia Williams
Le 14.11.2016, à 13h21
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©Olivia Williams
Écrit par Lucien Rieul
Photo de couverture : ©Olivia Williams
La DJ russe Nina Kraviz s’est fendue d’un post facebook en réponse aux réactions négatives qu’a suscité son set de closing à la soirée Smalltown de Melbourne, le samedi 12 novembre.

Les gens voulaient de la “techno”, et selon eux je n’en ai pas joué – pourtant tous mes morceaux étaient plutôt techno, du moins selon ma propre définition d’un spectre très large. Ils voulaient trois longues heures de beat régulier, et j’ai proposé quelque chose qui ne correspondait pas à leurs attentes“, écrit la patronne du label трип. Pour répondre à ces critiques, elle détaille dans son post la construction de son set, et tente de justifier ses choix et la cohérence de l’ensemble.

La tracklist se révèle particulièrement audacieuse : ce n’est pas tous les jours que l’on entend The Prodigy et Ricardo Villalobos durant le même set. Si le style de Nina Kraviz est difficile à cerner, de la lugubre et élégante deep house de son LP éponyme en 2012, à ses actuels DJ sets (notamment ceux pour Boiler Room qui la montrent aux prises avec une techno allant de la minimal à l’acid), on peut comprendre que de nombreux fêtards n’étaient pas préparés à ça.

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Le track qui semble le mieux restituer l’ambiance du set est “Emergency” d’Eric Martin, “le track “WHAAAT???” essentiel de mes sets récents, qui est en gros une arme sonique techno toute en basses mais sans beat, avec un discours répété en russe, qui part en vrille pendant une minute et demie en passant à 155 BPM, se mue en un enchaînement d’amen breaks et devient de la vraie drum and bass, voire du hardcore“.

S’en suivent “une partie ghetto house/electro avec “Wouldn’t You Like To Be A Hoe” de DJ Slugo (un track que je joue depuis une dizaine d’années) et un pussy track de DJ Assault“, puis “un moment très trance, acid techno avec quelques classiques, des tracks inédits et difficiles à trouver dont un morceau de trance australien qui ressemble à un track techno lorsqu’on le joue plus lentement“. “Pour être honnête, c’était un mix très sauvage et rave, même selon mes propres standards 🙂“, admet-elle.

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C’est au moment de balancer le bien nommé “100% Acidiferous” de Tank, un track qui vous concasse comme un lâcher de taureaux, que Nina Kraviz a dû finir d’achever les fêtards fragiles.

100% Acidiferous – Tank

Lors d’une interview en juin dernier, son aptitude à ressortir des tracks oubliés mais furieusement efficaces avait même été louée par 69db des légendaires Spiral Tribe. “Je ne planifie jamais mes sets et ils sont totalement imprévisibles” affirme Nina Kraviz, avant de conclure : “Je crois que la musique est une affaire de liberté d’expression et un outil parfait pour connecter les gens d’origines différentes. […] je salue chaleureusement ceux qui m’apprécient pour ce que je suis. Et pour ceux qui ne comprennent pas ce que je fais – merci d’être passés“.

Le post intégral (en anglais) est visible sur le profil de Nina Kraviz.

DJ Slugo – Wouldn’t You Like To Be a Hoe Too

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