Situé entre les quartiers de Kreutzberg et Friedriechshain, le Berghain, institution de la nuit – et des matinées – berlinoise depuis 2004, est contraint de fermer ses portes comme la plupart des clubs de la capitale allemande. En attendant que les espaces verts de la ville réunifiée ne puissent abriter des open air, le Berghain sert de musée. Depuis quelques jours, il est possible d’y découvrir une exposition sonore, conçue par les artistes Sam Auinger et Hannes Strobl, et proposée par la galerie Projekte.

Le Berghain, dont le bâtiment est à l’origine une centrale électrique stalinienne, se découvre ainsi en journée empli d’un son qui n’a rien de dansable. « On écoute, on ressent, on peut fermer les yeux, on peut aussi les ouvrir, et on voyage derrière les sons dans la salle », décrit Carsten Seiffarth, directeur de la galerie « singuhr projekte » à l’initiative du projet.
L’enceinte du Hall Kessel, principale salle du club aux dimensions vertigineuses a été exploitée comme un instrument par les artistes. Ainsi, selon l’endroit où se trouve le visiteur dans les lieux, le son résonne d’une manière différente, propulsé par 24 enceintes réparties à travers l’espace.

L’œuvre est constituée de onze compositions de field recording faites de chuchotements, d’ambiances de la ville, et de craquements.
Les restrictions sanitaires, prises par l’État fédéral et suivies par le club, limitent l’entrée à 50 personnes en simultané. L’attente sera longue mais, promis, il n’y aura pas de walk of shame pour cette fois.