Laurent Denis Garnier (merci au Journal Officiel de nous apprendre son second prénom), a reçu dimanche dernier la plus haute distinction honorifique française pour ses “30 ans de service” comme “compositeur et producteur de musique“.
Trax a pu joindre son manager Christian Paulet au téléphone lundi en fin d’après-midi : “Laurent est content, il accepte la Légion d’honneur avec fierté. Il ne la prend pas personnellement, mais plutôt au nom de la reconnaissance d’un mouvement qui a beaucoup souffert, et de tous ceux qui y ont participé. C’est une victoire symbolique.”
À 50 ans, “DJ Pedro” rejoint les rares compositeurs de musique électronique à avoir reçu cette distinction : Jean-Michel Jarre et les pionniers Pierre Henry et Jean-Claude Risset. En 2005, le duo Air, ainsi que Dimitri From Paris et Philippe Zdar (Cassius) étaient quant à eux nommés chevaliers des Arts et des Lettres ; cinq ans plus tard, c’était au tour des Daft Punk.
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Alors certes, la Légion d’honneur est une distinction controversée ; la longue série d’attribution à des hommes politiques entretenant des relations pour le moins flexibles avec les droits de l’homme parle d’elle-même, de la nomination récente du prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed ben Nayef au maréchal Pétain, en passant par Bachar El-Assad, Ali Bongo, Benito Mussolini et Vladimir Poutine. Plusieurs artistes l’ont ainsi notablement refusée, comme Georges Brassens, Niki de Saint Phalle ou Jacques Tardi.
On se réjouit néanmoins de cette nomination symbolique, qui marque encore un jalon dans la reconnaissance de l’apport culturel de la musique électronique (même si l’on regrette que la qualité de DJ de Garnier ne soit pas mentionnée).
Parmi les 730 autres personnes décorées lors de cette promotion, on trouve également plusieurs personnes intervenues lors de l’attentat de Nice le 14 juillet 2016.
Edit du 3/01/2017 : Laurent Garnier a lui-même réagi à sa nomination sur facebook.
Laurent Garnier – Wake Up