Le site Music Business Worldwide vient de révéler le mémo du CMO de PRS à ses membres : “Après un examen attentif et après cinq ans de négociations infructueuses, nous nous trouvons maintenant dans une situation où nous n’avons pas d’autre alternative que d’intenter des poursuites judiciaires contre SoundCloud.”
On pensait SoundCloud au plus bas, et bien nous avions tort. Aujourd’hui la plateforme se voit traduite en justice par l’équivalent britannique de la Sacem, PRS For Music. Cette dernière reproche à SoundCloud de refuser de souscrire à une licence proposée par PRS, qui leur permettrait de rassembler et distribuer les royalties pour les artistes affiliés. SoundCloud refuse de rémunérer les membres de PRS lorsque leur musique est diffusée sur la plateforme. “Nous avons demandé à de nombreuses reprises à SoundCloud de reconnaître leurs responsabilités, et à prendre une licence pour arrêter la violation des droits d’auteur de nos membres, explique PRS For Music. Mais jusqu’ici, nos demandes n’ont pas été satisfaites. Par conséquent, nous n’avons maintenant pas d’autre choix que de poursuivre le litige devant les tribunaux.” PRS a identifié 4 500 œuvres musicales créées par ses membres disponibles sur SoundCloud. Au pied du mur, SoundCloud va devoir choisir entre payer pour l’utilisation de la musique des membres de PRS ou cesser net l’utilisation de leurs œuvres.
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Une reflexion néanmoins sur la situation actuelle où l’on espère ne pas avoir affaire à un cas d’opportunisme financier — profiter de la mauvaise situation de SoundCloud pour avoir sa part du gateau. Cela ferait quand même bien vautour. Puis lorsque SoundCloud aura définitivement fermé ses portes, et que les premiers “c’était quand même bien SoundCloud” sonneront, pour certains, il ne va pas falloir se plaindre.
Update 28/08
SoundCloud n’a pas attendu longtemps pour répondre, déplorant la décision de PRS : “Il est regrettable que PRS semble vouloir poursuivre cette action pendant une negotiation commerciale active. Nous croyons que cette manœuvre ne serve pas les meilleurs intérêts de chacune des parties impliquées dans l’affaire, particulièrement les membres de PRS qui sont pour beaucoup d’entre eux des membres actifs de notre plateforme et qui l’utilisent pour partager leur travail et communiquer avec leur fanbase. […] Nous travaillons dur pour créer une plateforme où les créateurs peuvent être rémunérés pour leur travail, et qui ont déjà des accords avec des milliers de propriétaires de droits, maisons de disques, éditeurs et artistes indépendants inclus.”