La propagande russe, la musique de mariage et Superman 2 : Clark en interview “dernières fois”

Écrit par Jean-Paul Deniaud
Photo de couverture : ©Tim Saccenti
Le 06.04.2017, à 12h01
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©Tim Saccenti
Écrit par Jean-Paul Deniaud
Photo de couverture : ©Tim Saccenti
En prévision de la deuxième édition du Arte Concert Festival, du 6 au 8 avril à la Gaîté lyrique, on a rencontré Clark pour une interview “dernières fois”. Où l’on parle de son tout récent mariage, de son livre de chevet sur la propagande russe ou de la prétention britannique, mais aussi de son dernier album, Death Peak, qui sortira le 7 avril.

Ton dernier vote ?


J’ai voté pour rester dans l’Union européenne. En Angleterre, ça craint en ce moment, mauvaise ambiance. Il y a une polarisation dans le pays qu’on n’a jamais connue auparavant. Tout le monde tient des positions extrêmes. J’aime faire de la musique extrême, j’aime l’extrémisme dans l’art, mais en politique, c’est terrible. On en arrive à devoir choisir entre l’extrême gauche ou l’extrême droite.

Ton dernier film ?

C’était le dernier film de Tom Ford, Nocturnal Animals, un magnifique conte à propos de la vengeance. Très froid. Superbe. Le cinéma ne m’inspire pas directement même si j’apprécie les bonnes histoires. D’ailleurs, j’ai souvent envie de couper la musique pour mieux apprécier l’histoire. Il devrait y avoir moins de musique, mais de meilleure qualité. Je préfère 10 minutes de musique incroyable sur un film de deux heures, plutôt que 90 minutes de musique affreuse, ce qui est habituellement le cas !

Ton dernier livre ?

Rien n’est vrai, tout est possible de Peter Pomerantsev. C’est sur la Russie, et le bordel dans lequel se trouve ce pays. Un livre incroyable. Je l’ai déjà offert à quatre personnes ! Ça parle de la propagande russe, comment la population est manipulée. C’est aussi très éclairant sur la manière qu’a Trump de diriger l’Amérique aujourd’hui.

Ta dernière histoire d’amour ?

Je me suis marié la semaine dernière ! Elle est moitié Indonésienne, moitié Australienne. On est en train de célébrer ça à Berlin ! J’ai écrit un morceau pour l’occasion que j’ai diffusé à mon mariage. Écrire la musique de son propre mariage, le paroxysme de l’ego ! Plutôt que d’embaucher un DJ de mariage, je fais la musique moi-même. C’est assez arrogant n’est-ce pas ? Haha !

Tes dernières vacances ?

J’aimerais beaucoup aller en Islande ou au Groenland. J’aime les climats froids, lorsque rien n’est facile, j’aime le challenge que ça représente d’y vivre. Mais ma femme est Australienne, donc elle veut aller dans des endroits chauds. Ce n’est peut-être pas le meilleur mariage, au final ! Mais on trouvera quelque chose entre les deux.

Ta dernière idole ?


Sûrement le psychologue Adam Phillips. J’aime beaucoup ses livres, ils te cognent dans les tripes. Mais je ne dirais pas que c’est une idole, je ne crois pas trop au concept d’idole, je ne trouve pas ça sain. Mais il a certainement une influence sur moi. J’aime les gens un peu prétentieux, et je trouve qu’il l’est. C’est une bonne chose je pense. L’Angleterre doit être le seul pays où c’est bien vu d’être prétentieux !

Ton dernier rêve ?

C’était dans l’avion en revenant d’Australie. J’étais dans un club avec mon pote Roberto, dans une sorte de grotte, et les lumières étaient très étranges, elles ressemblaient à du cristal, comme dans Superman 2. C’était un super rêve mais j’étais très mal assis. Donc je pense que mon esprit a essayé de trouver un truc pour combattre le fait que l’avion était très inconfortable.



Ta dernière grosse peur ?

Il y en a beaucoup, probablement avant de décoller justement, je m’imaginais les pires scénarios. J’ai très peur en avion. Je ne prends pas de pilule pour dormir. Je n’aime pas boire dans l’avion non plus. Je le faisais avant, mais maintenant, j’ai appris à apprécier cette peur. Profondément, c’est complètement irrationnel.

Ta dernière drogue ?

Probablement le café. Trop de café. Sinon, je prends un médicament pour le cerveau et le cœur en ce moment. Mais je ne crois pas que ça marche sur moi.

Ton dernier album ?

Pour l’écouter, il faut éteindre les lumières et monter le son. C’est un album important pour moi. Ce qui est une bonne chose, et en même temps effrayante : est-ce que je réussirai à le refaire ? Je ressens toujours ça après avoir fini un disque, ça demande un peu de temps pour imaginer la suite. Tu ne peux pas être trop confiant. Les gens trop confiants, qui deviennent trop arrogants, c’est dangereux. Il faut toujours faire attention à ça.



Clark livre le 7 avril Death Peak, son 9e album en seize ans de carrière, toujours sur Warp Records, et sera en concert ce week-end à la Gaîté lyrique pour Arte Concert Festival.

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