La politique de Donald Trump menace la survie du fabriquant de synthétiseurs Moog

Écrit par Antonin Khos
Photo de couverture : ©D.R.
Le 02.07.2018, à 12h58
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Écrit par Antonin Khos
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La possible mise en place d’importantes taxes douanières sur les importations d’acier et d’aluminium par le président Donald Trump inquiète les entreprises américaines. Parmi les dernières en dates, c’est l’historique fabricant de synthétiseurs Moog qui tire la sonnette d’alarme.

Si l’on est à la recherche d’un bon synthé analogique, Moog est sans aucun doute l’un des fabricants auquel on pense en premier. Pourtant, la firme du pionnier Robert “Bob” Moog, fondée en 1953 et basée en Caroline du Nord, se dit aujourd’hui sévèrement menacée par les dernières mesures de l’administration Trump.

Car le président américain compte bien mettre en œuvre sa politique « America First ». En juin dernier, la Maison-Blanche a annoncé la mise en place de nouvelles taxes à l’import afin de corriger une concurrence internationale jugée déloyale. La Chine est particulièrement visée par cette mesure, qui amène une augmentation de 25% des tarifs douaniers sur l’importation d’acier, et 10% sur l’aluminium. Une nouvelle taxe, qui doit prendre effet le 6 juillet prochain, appliquerait ce taux de 25% aux importations de circuits imprimés depuis la Chine. Le constructeur automobile General Motors, symbole de l’économie (et de la crise) américaine, a déjà interpelé l’administration au sujet de ces taxes, qui risqueraient de réduire les emplois plutôt que de les augmenter”. Moog lui emboite le pas.

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“Ces tarifs vont augmenter immédiatement, et de façon drastique, le cout de production de nos instruments”, écrit la firme dans une lettre ouverte. “[Ils pourraient] nous forcer à licencier des employés (dans le pire des scénarios), et à déplacer une partie, si ce n’est toute notre production à l’étranger”. Les membres de l’équipe de Moog en appellent à leurs concitoyens américains pour qu’ils interpellent leurs élus, afin qu’ils se prononcent contre ces taxes avant le 6 juillet prochain.

Ces mesures sont d’autant plus périlleuses pour Moog que la marque souffre déjà d’une forte concurrence sur les prix, notamment vis-à-vis du constructeur allemand Berhinger qui propose des clones de synthés et boites à rythme mythiques à des prix plus accessible. Hasard du calendrier déconcertant : Moog avait annoncé la fin de la production de sa réédition du MiniMoog Model D, alors que Behringer avait tout juste sorti son clone douze fois moins cher du même instrument.

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