C’était le 10 mai dernier – Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions – qu’Anne Hidalgo a inauguré la statue qui met à l’honneur la prénommée Solitude, héroïne de la lutte contre le rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe exécutée 29 novembre 1802 sous le règne de Napoléon Bonaparte.
Née dans les années 1770, et de son vrai nom Rosalie, Solitude était la fille d’une esclave violée par un marin au moment de sa déportation aux Antilles. C’est en 1774 qu’elle sera rendue libre après le décret de l’abolition de l’esclavage la même année. En 1802, alors que les troupes de Bonaparte débarquent en Guadeloupe dans le but de rétablir l’esclavage, Solitude se mêle à la Résistance et se voit arrêtée – enceinte de 3 mois – emprisonnée, puis condamnée à mort. L’histoire raconte que ces derniers mots auraient été : « Vivez libres ou mourrez. »

La statue sculptée par Didier Audrat représente donc Solitude le poing droit levée qui renferme la déclaration de Louis Delgrès – autre figure guadeloupéenne emblématique de la révolte coloniale – et sa main gauche protégeant son ventre arrondi : elle a été pendue un jour après avoir donné naissance à son enfant. Véritable icône pour les Guadeloupéens, Solitude est ainsi décrite par la maire de Paris : « Solitude est un symbole en plus parce que c’est une femme et que l’histoire de notre pays est organisé sur l’invisibilité des femmes. » En effet, on peut compter en France plus d’un millier de statues dont 300 à l’effigie d’hommes illustre pour représentant 40 statues des femmes ayant marqué l’histoire.
La statue se trouve dans le jardin Solitude proche de la place du général Catroux, dans le 17ème arrondissement de la Paris.