Energy Flash: The Rave Moment est la première exposition consacrée à la culture des mouvements rave européens des années 80-90. La description donne le ton : il s’agit de présenter les idéologies et l’esthétique de la rave, mais également d’observer les conditions sociales, politiques, économiques et technologiques de ses origines. L’exposition vise donc à explorer les liens entre la culture dite légitime et cette culture underground, en révélant cette dernière comme un véritable système de valeurs. Au cœur de celui-ci : les idées de tolérance, de liberté civile et d’expérimentation créative.
Henrik Plenge Jakobsen, Everything is Wrong, 1996
Le caractère protéiforme de la culture rave se reflètera dans la structure de l’expo elle-même, puisqu’on y trouvera des œuvres plastiques, des reportages télévisés, des ouvrages littéraires, etc. Surtout, afin d’insister sur la nature politisée du mouvement, des législations pénales seront présentées au public. Culotté lorsque l’on sait que l’inauguration officielle de l’exposition s’ouvrira sur une présentation du ministre de la Justice belge et de Wolfgang Flür, ex de Kraftwerk.
La semaine d’ouverture de l’exposition sera ponctuée d’évènements clubbing organisés en partenariat avec le fameux club Ampere, actrice majeure de la scène anversoise. La soirée d’inauguration du 16 juin se poursuivra donc dans le club, animée par les DJ sets de MusikSoldat (Wolfgang Flür) et de Renaat Vandepapeliere (R&S Records). Les jours suivants, le club accueillera des artistes comme K’Alexi Shelby (Trax Records) et Âme (Innervisions).
Le conservateur de l’exposition, Nav Haq, est réputé pour son implication dans les cultures alternatives. Ses évènements passés, tel que Lapdogs of the Bourgeoisie: Class Hegemony in Contemporary Art, visaient à révéler les mécanismes politiques et sociaux derrière la définition de ce qui est légitimement présentable en musée. Par cette nouvelle exposition, il rend ses lettres de noblesse à l’un des mouvements culturels les plus importants de la fin du XXe siècle, et ça fait du bien.