« J’écoute du hip-hop, du jazz, mais j’écoute pas du tout de house. » Monter un label qui lui permet, ainsi qu’à tous ses proches, de produire la musique qu’il veut, quand il veut : c’était le projet de Labat quand il a monté Alélah. « C’est pour ça qu’on a appelé la compile Alélah Mif. C’est la famille, tous les potes qui ont une carrière house et font du hip-hop à côté. Ils n’ont pas tous l’occasion de sortir leurs productions perso. J’ai créé ce label pour faciliter ça. »
À lire également
Qui est Raheem Experience, le supergroupe de la nouvelle scène house française qui enflamme les clubs ?
De son label, monté avec Polow, Labat veut faire un tremplin anti-galères. « C’est pas parce qu’on a sorti deux trucs hip-hop que le label va s’orienter à 100% là-dedans, mais ça reste une artère centrale. Faut plus voir Alélah comme une plateforme où l’on peut tout sortir entre potes, plus facilement qu’en contactant des gros gars, en galérant à sortir des skeuds qui finissent dans les bacs au bout de trois mois. Là ça peut sortir en trois semaines. La prochaine étape, c’est le vinyle. Et puis pourquoi ne pas faire de la house rapée, ou un EP de jazz avec un groupe instrumental. C’est ça la mentalité d’Alélah. »
Ce goût de l’éclectisme, Labat le tient de son utilisation des Akai MPC, ces machines à sampler redoutables avec lesquelles le jeune homme fait tout. Live, production, house ou hip-hop, elles lui permettent de sortir des tendances majeures de l’électronique, de vivre plus intensément sa musique. « On n’utilise que ça. Ou des samplers SP-404 de Roland aussi. Ce qui nous intéresse, c’est surtout le workflow de la machine. Tu peux enlever la synchronisation, et c’est vraiment le rythme du corps qui parle ; c’est toi qui tapes sur les pads. Tu cliques plus sur une souris, c’est une autre approche de la musique. Le combo TR-909, TR-606, moi ça me saoule un peu parce que c’est des sonorités qu’on entend depuis vingt ans, même si ça marche bien. Les sons claquent, mais je cherche à faire mes propres drums et c’est pour ça que je me sers de la MPC. Quand t’as une 909, t’as une 909. Tu sais à quoi t’attendre, y a toujours des manières de tweaker un peu et de changer le son, mais ça sonnera toujours comme une 909. Deux MPC, des platines vinyles, des synthés et un micro : moi, c’est tout ce dont j’ai besoin. »
Sous son alias Original Ledoux, Labat compte bien monter des shows 100% hip-hop. Il sortira bientôt son premier album sous ces couleurs, où il pose notamment sa voix sur certaines instrus, en anglais. En attendant ces réalisations futures, on vous laisse découvrir la compile Alélah Mif’, ainsi qu’un track exclusif d’Original Ledoux.