La chambre anéchoïque qui rend fou

Écrit par Sophia Salhi
Le 11.01.2016, à 11h42
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Écrit par Sophia Salhi
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Ah les chambres anéchoïques, ces pièces où les parois absorbent les ondes sonores et où règnent un silence assourdissant. À brûle-pourpoint, on aurait tendance à imaginer cet endroit comme un îlot de paix et de sérénité, loin du tumulte cacophonique du monde. Ce n’est pas si rose que ça.

Les laboratoires Orfield dans le Minesota ont crée, il y a quelques années, une chambre anéchoïque (c’est à dire sans écho) où règne un silence absolu de -9,4 décibel.

Si elle est une aubaine pour les entraînements des astronautes de la NASA avant leur exploration de l’espace, elle représente aussi un champ d’exploration sonique inédit et plein de promesses. Dans un entretien accordé à Paris Match l’année dernière, son concepteur en explique toutes les utilités :

“Nous l’utilisons […] pour étudier le comportement de l’homme dans un environnement très silencieux. L’oreille humaine devient plus sensible et peut percevoir des sons qu’elle n’aurait normalement pas pu entendre. […] Notre travail consiste donc à observer les réactions humaines, au fil des minutes, dans cette pièce immergée dans l’obscurité et complètement sourde.” 

Pour assurer un silence total, les murs de la pièce sont composés d’épais murs en fibre de verre disposés perpendiculairement, et peuvent absorber toutes les ondes sonores.

Les murs extérieurs, en béton et acier, filtrent également tous les sons émis du dehors. Et pour parfaire le tout, la pièce est également plongée dans la pénombre car les ampoules, parfois bruyantes, en perturberaient l’expérience.

anéchoïque

Dans ce silence absolu, l’acuité auditive, durant les premières minutes en immersion, s’accroît considérablement. On peut, par exemple, y entendre le rythme de son coeur, la respiration des poumons ou encore la digestion de son estomac, soit des fonctions internes dont nous pouvons rarement observer les mécanismes. Une sensation que l’on imagine, et c’est le cas le dire, assez inouïe. 

Mais le hic, c’est que passé 45 minutes, ça se complique. Perte d’équilibre, de repères spatiaux et hallucinations prennent le relais et plongent la personne en immersion dans une torpeur qui peut confiner à la folie.

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