Ralf Hütter, Florian Schneider-Esleben et Klaus Dinger (fondateur, percussionniste et guitariste de Neu!, affilié à Kraftwerk à ses débuts) révélaient, à l’orée des seventies, les quatre composants d’un premier essai indéfini – l’album Kraftwerk de 1970, premier émoi du krautrock et de ses illustres représentants.
La formation déployait ainsi son spectre (constitué de sonorités abruptes, à l’odeur de soufre et de sulfate) sur une scène de Soest, à l’est de Düsseldorf, en Rhénanie-du-Nord ; pays natal de Kling Klang, de la Deutsch Amerikanische Freundschaft et de la sainte trinité Motorik (Can, Neu! et Kraftwerk). Extraite des archives de la WDR (Westdeutscher Rundfunk), la prestation scénique nous est révélée via la plateforme Youtube, comme le souvenir d’une période révolue dont se remémore Alan Wilder (fondateur de Recoil et anciennement attaché à Depeche Mode), non sans un certain degré de nostalgie : « Les membres de Kraftwerk en hippie, c’est vraiment cool. L’ensemble paraissait confus, comme le bourdonnement d’un millier d’abeilles sous acide. Je pense qu’il s’agit là d’un de ces happenings. Je suis certain d’avoir aperçu Art Garfunkel dans l’audience. »
Le premier album de Kraftwerk, à l’égal de son successeur et de Ralf und Florian (1973), s’élève parmi les sommets du german rock, des expérimentations bruitistes de la nuée de Cologne et de Düsseldorf, et détonne dans l’univers électronique et l’imagerie pop du Kraftwerk post-Autobahn. La réédition des trois premiers essais de la formation allemande n’est pas à prévoir, hélas, en attestent les affirmations de Ralf Hütter, au travers d’un entretien accordé au magazine Rolling Stone. Le producteur germanique prévoit néanmoins la conception d’un neuvième album – un fait admis au cours de l’interview.
BONUS – Electronic Beats dénichait une perle d’internet, d’un autre genre : les élèves de l’école élémentaire de Lemmchen interprétaient le “Die Roboter” de Kraftwerk, au moins de juin dernier, en point d’orgue de l’année scolaire.