Kenny Larkin : de la techno de Detroit aux planches d’Hollywood

Écrit par Trax Magazine
Le 19.10.2015, à 09h39
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Écrit par Trax Magazine
Si Kenny Larkin est l’un des meilleurs DJ’s et producteurs de la deuxième génération de Detroit, on connaît moins son amour pour la comédie et plus précisément le stand-up. Pour vivre sa passion, l’Américain s’est même installé à Los Angeles il y a quatorze ans et monte régulièrement sur scène depuis. Comédien et musicien à la fois, il ne désespère pas de trouver un jour le moyen de combiner les deux activités. Article écrit par Arnaud Wyart, publié dans le TRAX #184 (juillet-août). Retrouvez Kenny Larkin à la programmation du Big Bang Festival du 6 au 7 novembre 2015.

Kenny Larkin @ The Improv à Hollywood en 2003

À l’écoute des tracks produits par Kenny Larkin, que ce soit ses albums ou ses remixes, le verdict est en général sans appel : le bonhomme surclasse de loin la majorité des producteurs, toutes générations confondues. Mais ce que ses fans ne savent peut-être pas, c’est que l’Américain est aussi doué pour la comédie et les imitations.

“Avant de faire de la musique, je faisais un peu d’improvisation, comme ça, à Detroit. Et puis en 1990, quand la techno est arrivée, j’ai trouvé mon son et je m’y suis investi totalement. Mais j’ai toujours voulu me remettre à la comédie.” Problème, Kenny se forge vite une réputation pour la qualité de ses sets. Il voyage beaucoup trop pour se consacrer à autre chose. Alors en 2001, il prend une décision ferme : déménager à Los Angeles. “Si tu veux percer en tant que comédien, tu dois être à L.A., et plus souvent possible.” Les journalistes y voient un signe, d’autant que Kenny se fait de plus en plus rare dans les bacs. À tel point que certains n’hésitent pas à évoquer la fin de sa carrière dans la musique. “Ce sont des rumeurs, je n’ai jamais arrêté. Simplement, à ce moment-là, la scène techno était devenue ennuyeuse. Je ne sortais plus de disques mais j’ai continué à voyager et à faire du son. J’allais dans mon studio tous les jours.”

Kenny Larkin par Marie Staggat
En 2004, Kenny revient avec The Narcissist sur Peacefrog, un album entièrement réalisé à l’aide de plug-ins. Le soleil, l’océan et les arbres, tout cela n’a rien à voir avec le béton et la grisaille à Detroit. Et ça s’entend. Le disque, un opus techno/funk magistral, est nourri autant par le blues de John Lee Hooker que par la soul de James Brown. Alternant depuis périodes de production et projets stand-up, Kenny Larkin est devenu une sorte de touriste dans la scène techno. Un statut qu’il revendique sans la moindre hésitation. “Il y a quinze ans, je n’aurais jamais imaginé continuer dans ce son. Mais aujourd’hui, la musique électronique a atteint un tel niveau que tu peux décider d’en faire toute ta vie. Même aux Etats-Unis, l’EDM va finir par ouvrir des portes. Alors le terme « touriste » me convient. J’aime souvent dire que je suis connu pour ne pas être connu. Les couvertures, les interviews, ça ne m’intéresse pas. À quoi bon ? Pour moi, le principal est d’être sincère et à 100 % dans ce que je fais. Par exemple, je pourrais facilement composer des remixes ultrabasiques à la pelle et me faire du blé. Mais je préfère dire aux mecs de me laisser suffisamment de temps pour faire quelque de vraiment spécial. C’est pour cette raison que je ne sors pas tant de tracks que ça. Je suis un touriste qui prend les choses très au sérieux !”, rigole-t-il.



Pour autant, et même s’il vit à Los Angeles, la musique et les tournées l’obligent à faire des choix. “C’est simple, à chaque fois que je mixe, c’est le samedi ou le vendredi soir, exactement le moment où je pourrais me produire sur les planches.” Fan d’Eddy Murphy (période 80’s), Kenny Larkin cherche également des rôles au cinéma et se produit en stand-up dès qu’il en a la possibilité. Mais il avoue aussi réfléchir secrètement à un projet artistique qui lui permettrait de combiner la musique et la comédie…

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