À l’occasion de l’anniversaire des 30 ans du Rex, Trax Magazine replonge dans le passé. Notre double numéro en kiosque vous propulse au coeur de la légende du club parisien, laquelle débute, pour les amateurs de musiques électroniques, un mardi de 1988 à la soirée Jungle…
Devenu un temple de la musique électronique, le Rex Club est aussi une institution. Chaque soirée y est devenue synonyme d’artistes pointus et de qualité de son hors du commun. Si le club installe dès les années 80 un sound-system de pointe pour servir les groupes rock et new wave qui s’y produisent, c’est en mai 1988 que les montées d’acid house y caressent pour la première fois les oreilles des danseurs, pour ne plus s’en déloger. Bienvenue à la soirée Jungle, racontée par ceux qui y étaient : DJ’s, organisateurs, ravers…
Christian Paulet, ex-gérant du Rex Club
« J’étais bluffé par le son. Par l’effet du son. Par la sensation de cette musique. Je ne connaissais aucun morceau, mais ce son acid house était une révolution ! A l’époque, je n’avais évidemment pas conscience de vivre un moment historique. Mais même avant la fin de la soirée, j’étais enthousiaste par le déroulement de cette première Jungle. En fait, dès l’ouverture des portes, car nous étions surpris qu’il y ait du monde. C’était un mardi soir ! Et cette musique était totalement nouvelle ! Les gens qui étaient venus étaient beaux, dans un esprit festif. A la fin de la soirée, je me suis dit : « Vivement mardi prochain ! » Ces soirées Jungle ont donné envie à plein de gens de sortir. »
Manu Casana, pionnier de la rave française
« Au début, les soirées Jungle au Rex, c’était loin d’être plein. Il y avait 400 personnes grand maximum. Le public n’était pas encore très curieux. Le clubbing parisien était encore le clubbing branché des années Palace. Au Rex Club, il y avait pas mal d’Anglais et une ambiance comme les soirées que j’avais faites à Londres ou à Brighton. Il y avait beaucoup de gays, et une grande majorité de mecs. Les ecstas étaient de qualité et il n’y avait pas de barrière entre les clubbeurs. Tout le monde se parlait, se souriait. Ses soirées avaient un côté unificateur : on vivait une expérience nouvelle, tous ensemble. Cela allait au-delà de la musique. En club, normalement, les personnes se regardent, se toisent. Là, pas du tout. L’ambiance était décontractée, festive, un peu euphorique. Il se passait quelque chose de fort. »
Un saut dans le passé à retrouver sur 4 pages dans le numéro #207 de Trax, en kiosque et sur notre shop en ligne.