Joris Delacroix : Dans le studio du fleuron de la deep house à la française, avec Focal

Écrit par Alexis Tytelman
Photo de couverture : ©D.R
Le 16.08.2019, à 14h20
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Écrit par Alexis Tytelman
Photo de couverture : ©D.R
Depuis 2013 et la sortie de l’EP Air France, il s’est imposé à l’international comme une référence de la deep house à la française. Productions épurées, mélodies entêtantes, collaboration avec la marque Focal, le montpelliérain sait y faire quand il s’agit de production. Échange de geek sur le matériel de studio et les astuces de mixage, avec Joris Delacroix.

Joris Delacroix. Qui n’a pas vu ou entendu ce nom sur un line up de festival ou au détour d’une soirée étudiante ? Depuis quelques années, le producteur montpelliérain est devenu une véritable star internationale, fer de lance du son deep house émergent du début des années 2010. Mis à part le live, ce musicien prolifique est également un fin renard de studio. Discussion à propos de ses habitudes de composition, de mixage et de sa collaboration avec la marque audiophile française, Focal.

Changez-vous de matériel entre le studio et la scène ?

Oui. Sur scène, j’utilise en général un Sennheiser HD-25. Rien de très original. Par contre, pour le studio, je suis tout équipé Focal. Un casque ouvert Elear et des enceintes Trio 6, pour être précis.

Quelles qualités recherchez-vous dans un casque audio ?

La précision et la clarté avant tout. Le son le plus net possible.

 

Qu’est-ce qui fait que le Focal Elear remplit vos exigences ?

Le rendu “ouvert” est beaucoup plus naturel que sur le HD-25. Le soir, je ne peux pas pousser quand j’en ai envie, donc le fait de passer au casque me permet de produire à toute heure. Focal m’a dit qu’il fallait tester le nouveau Elear, et, effectivement, ça n’avait rien à voir que ce que j’avais avant. Ces derniers temps, j’étais à Paris, et puis j’ai déménagé à Montpellier. Il y a moins de studios là-bas, et il faut faire des travaux… En attendant, pas le choix, je produis à la maison, et le Elear est parfait pour ça. C’est un vrai casque audiophile, idéal pour la composition, mais aussi pour le kiff. Je l’utilise beaucoup pour écouter du classique, et franchement je redécouvre les morceaux. J’adore aussi, pour ne pas déranger, jouer du piano numérique avec, c’est super agréable.

Ce n’est pas parce qu’ils me l’ont offert, mais le matos de chez Focal est vraiment génial. Je suis sensible au fait qu’ils soient français, que tout soit fabriqué ici. Je trouve ça cool. Dès que tu montes dans le haut de gamme, tu as ce côté “artisanal” que j’apprécie.

Quel est, selon toi, l’intérêt d’utiliser le casque lors de la phase de composition ou de mix, par exemple, aux enceintes de monitoring ?

En général, j’écoute toujours les deux. Je mixe les sources. La proximité du son avec le casque fait qu’on entend beaucoup mieux certaines fréquences. Après un certain temps d’écoute, on s’habitue à certains défauts, à des petits détails… Donc le fait de repasser du monitoring au casque permet d’éviter ça. J’ai eu la chance de me faire offrir une paire de Trio 6 par Focal, et je n’ai jamais eu d’enceintes comme ça. Niveau définition et précision, tu as une dynamique incroyable, fidèle à la source. De plus en plus, je me sers aussi de la fonction “focus”, qui me permet de passer sur un rendu d’enceintes plus petites. Les deux en un, c’est vraiment top. Un rendu plus “honnête”, comme je dis souvent.

Après le studio, j’essaye d’écouter sur tout type de support. Que ce soit le téléphone, dans la voiture. L’important est de voir comment ça sonne là où tout le monde va écouter. Les écouteurs d’Iphone, c’est très important aussi. Car si tu te focalises trop sur le monitoring, tu n’auras pas le rendu qu’aura l’auditeur lambda. Si tu fais une musique très détaillée, c’est cool, mais les 3/4 des gens ne l’entendront pas. À partir de là, il y a certaines habitudes à prendre. On a naturellement tendance à surcharger les morceaux et, souvent, on se rend compte qu’on entend pas la moitié des trucs sur du matériel lambda. Déterminer ce qui est vraiment utile, ça c’est le vrai défi.

Comment gères tu la fatigue et la protection auditive ?

Déjà, pour le live, c’est pas compliqué, c’est les bouchons tout le temps. C’est compliqué, mais j’ai vite commencé à me rendre compte que je perdais de l’audition. Maintenant, je préfère ça. En studio, il ne faut pas trop pousser, garder un niveau raisonnable. Pour ce qui est de la fatigue auditive, à partir d’un moment, il n’y a plus rien à faire. Toutes les fois ou je me suis forcé à continuer, je me rendais compte le lendemain que ça n’allait pas. Si à un moment donné, je n’entends plus correctement, je fais une pause et je reprends plus tard ou alors, parfois, j’arrête pour la journée. La composition doit rester cool, inspirante, si on commence à en faire quelque chose de désagréable, ça ne vas plus du tout. En tout cas, c’est ma philosophie.

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