Dans une entrevue pour Ouest France, le grand Jean-Michel Jarre soutient qu’il faudrait « taxer les Gafa » – ces géants internationaux du web notamment composé de Google, Amazon, Facebook et Apple – au profit des artistes touchés économiquement par la crise sanitaire du Covid-19 « pour rééquilibrer les choses ». Président de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac), le musicien français explique qu’il « faut une juste rémunération par les Gafa, ces géants du numérique se font du beurre sur le dos du virus, n’ont jamais autant gagné d’argent ».
Reconsidérer l’importance de la culture
S’inquiétant sur le sort de la culture sur l’ensemble de la planète, « il faut que les gouvernements aident les artistes de manière urgente. Sinon, en 2021, c’est 50 % des acteurs culturels qui vont disparaître dans le monde », déclare Jean-Michel Jarre toujours pour Ouest France. C’est pourquoi Cisac et UNESCO ont lancé ResiliArt pour soutenir le secteur culturel durant la pandémie. De plus, ce dernier s’interroge sur ce qu’aurait été « un monde confiné sans musique, sans film, sans livre », donc sans culture.
L’artiste recordman des ventes de disques en France en profite également « pour remettre en question l’idée d’un copyright éternel : plutôt que les droits finissent dans le domaine public, ils tomberaient dans un fonds de solidarité pour les artistes en précarité ». Après le confinement, « il faudra apprendre à respecter la valeur de l’artiste et monétiser les pratiques culturelles sur les plateformes, sortir de l’idée de gratuité », développe Jean-Michel Jarre. Tout en s’indignant auprès de ceux « qui disent qu’une “appli” à 4 €, ou un album 9 €, c’est un peu cher, mais les mêmes achètent des baskets à 100 € ou des T-shirts à 50 € ! », conclut-il pour Ouest France.