Ceci est le résultat de la collaboration entre le plus exubérant prodige de l’hexagone, et le plus discret. L’EP Endless Cultural Turnover, à paraître le 22 mars prochain, est la création commune de Jacques et Superpoze. Composé de trois titres, un commun et un individuel chacun, il s’impose comme un exercice de style pour les musiciens.
À lire également
Superpoze partage pendant 3h ses techniques de production électroniques et hip-hop
Le morceau éponyme, réalisé à deux, est un track ambient d’une dizaine de minutes, qui arrive à mêler la musicalité éphémère de Jacques à la production léchée et très identifiable de Superpoze. Principalement composé de bruitages et de nappes synthétiques volatiles, le morceau n’a pas peur du silence. Jacques explique leur démarche dans un texte, dont la forme – des retours à la ligne comme les vers d’un poème – traduit bien la personnalité loufoque du producteur :
« Avec Superpoze on a fait de la musique ensemble
Ça a donné naissance à un morceau instrumental sans paroles, mais qui parle quand même du temps qui passe,
du sentiment d’évoluer ou de régresser,
des événements qui se répètent mais jamais de la même façon, des drames qui surviennent parfois,
de la peur qu’ils se reproduisent,
de la découverte de l’enthousiasme dans une vie,
de savoir lire l’avenir dans le passé,
de finir parterre après s’être adossé à une supposition,
de remporter une partie d’échec sans faire exprès. »
Une déclaration qui rappelle les thèmes évoqués dans le dernier album de Superpoze, For We the Living — qui dressait le portrait d’une inexorable fin du monde. Le track suivant “Natural Takeover”, de Jacques, sonne comme une production typique de son collègue : nappes synthétiques breakées, couches éthérées et mélancoliques. En face, la chanson de Superpoze, “The Corridor”, semble inspirée des expérimentations progressives de Jacques.
Le morceau-titre de l’EP sera dévoilé le 7 mars, avant la sortie du disque complet le 22 mars sur Pain Surprises et Combien Mille Records.